Lundi 27 août, 55 km. L’Islet sur mer.
Hier soir j’ai partagé la soirée avec un couple de Canadiens autour d’un saucisson local et d’une bouteille de vin pétillant. Pour eux le Québec n’est pas le Canada et il doit devenir indépendant. En regardant TV5 Lisette se dit choquée par tous les mots anglais qu’elle entend. Elle pense que nous Français ne défendons pas bien notre langue. Ils sont photographes professionnels tous les deux et elle vient souvent en France et affirme que ses confrères français payent beaucoup trop de taxes sur les salaires. J’ai essayé de défendre notre sécu et notre système de retraites.
Un bon moment qui s’est terminé par quelques photos que Paul m’a immédiatement envoyées.
Je me suis couché à 21 h mais ce matin je me suis réveillé vers 5 h comme d’habitude après une bonne nuit.
Encore une étape face au vent mais aussi sous le soleil. 15 km d’une vraie piste cyclable et le reste sur la 132 où la circulation reste faible.
J’ai cassé un câble de dérailleur, plus possible de changer de vitesse. Depuis l’achat de mon vélo je transporte deux câbles de frein et deux câbles de dérailleur et pour la première fois en quatre voyages l’un a été utilisé. J’ai bataillé pendant une heure pour réussir à enlever le vieux câble au niveau de la manette mais j’ai réussi et retrouvé la majorité de mes vitesses Pour les derniers réglages je me suis arrêté chez un réparateur. Il a réglé et huilé le dérailleur, gonflé les roues. Mon vélo est prêt pour faire 2000 km de plus…
Hier soir j’ai demandé à Lisette et Paul où remontait l’eau salée dans le fleuve. La situation évolue car les Américains pompent de plus en plus d’eau dans les grands lacs partagés entre les deux pays. Le niveau des lacs baisse et le débit du Saint Laurent diminue et l’eau salée remonte de plus en plus haut dans le fleuve. Lorsque les gros bateaux arrivent dans l’eau douce ils s’enfoncent de 30 à 40 cm de plus. Voir Archimède pour l’explication. Ils m’ont aussi confirmé que la mer ne gelait plus à Percé. La route aujourd’hui était souvent au bord du fleuve, les perspectives sont belles et le vent souffle sans obstacle. Cette courte étape m’a fait du bien, c’est un peu comme une journée de repos. J’ai eu le temps de faire de la mécanique, de prendre une douche, de faire une lessive et de monter ma tente. Et à l’instant je suis face à la mer avec une bière bien fraîche…