jour 33 20 août

Lundi 20 août,. Trois Pistoles, 56 km

Une petite étape commencée tard car je suis bien dans l’aire cycliste du Parc du Bic où ce matin il y a 5 cyclistes. En me levant j’ai vu 2 biches dans le champ qui borde notre camping.
L’étape commence sur un chemin qui traverse la parc. Calme, agréable et beau même si quelques montées demandent de l’énergie. Ma matinée se poursuit sur une piste-route qui longe la mer, mais elle se termine par une méchante côte où je dois pousser le vélo.
C’est ensuite la grande route et tout change car la circulation y est dense. Bien calé sur ma sur-largeur cycliste je dois conduire avec prudence pour rester bien à droite. Mais les moments difficiles ont une fin, la route 132 évite la ville de Trois Pistoles où j’entre par une voie plus calme.
Le camping l’univers est cher  44 dollars   soit 30€ pour mon vélo et ma petite tente. Mais mon emplacement est sympa, j’y ai l’eau et l’électricité. La douche était chaude et ma lessive finit de sécher au soleil.
Demain à nouveau une étape courte.
 

Jour 32 19 août

Dimanche 19 août, Parc du Bic, 74 km

Une journée bien remplie. 5 h de vélo et 74 km puis 3 h de marche à pied et 8,7 km dans le parc.
Ce matin j’ai plié ma tente trempée par la rosée avant de démarrer dans la brume matinale. Route sympa car en général en dehors de la grande 132. Des pistes cyclables et de petites routes ont tracé mon chemin ce matin. Beaucoup de passages le long de la mer et dans de petits villages.
J’ai retrouvé le camping cycliste du Parc du Bic et aujourd’hui il y a une autre tente, un jeune couple qui part faire le tour de la Gaspésie. Bon courage à eux.
Belle balade dans le parc sur un itinéraire qui suit le bord de la mer. Quelques passages sportifs avec des rochers où il faut mettre les mains. De beaux paysages et des gens ouverts avec qui j’ai marché plus ou moins longtemps.
Demain petite étape pour récupérer.

Jour 31 18 août

Samedi 18 août, Sainte Flavie, 73 km

Le tour de la Gaspésie est bouclé. 17 jours de vélo et 1 jour de repos. 1005 km.
Deux grosses pluies et d’après Google-Maps 8500 m de dénivelé positif. Des étapes souvent courtes mais dures avec souvent des pentes supérieures à 10%. Une belle quinzaine de vélo.
Les paysages de la Gaspésie sont sauvages mais rarement grandioses. Pour moi l’extrémité de la péninsule est la partie la plus belle avec des petits villages, d’immenses forêts et des reliefs marqués même si l’altitude ne dépasse jamais celle de Gap. Les rivières à saumon sont nombreuses, la présence du poisson est indiquée sous le nom de la rivière. J’ai vu beaucoup de pêcheurs mais aucune prise.
Les campings sont immenses et bien équipés, en général chaque emplacement à l’eau et l’électricité et souvent un branchement pour les eaux usées où les énormes caravanes canadiennes sont en général branchées.
Dans les  » casse-croûte  » on mange pour moins de 10€, dans les restaurants c’est comme chez nous.
Les cyclos campeurs ne sont pas nombreux, en général jeunes ils font des étapes impressionnantes.
Je rentre maintenant sur Montréal avec quelques détours car il me reste du temps.

Jour 30 17 août

Vendredi 17 août, Matane, 17 km.

Une journée de repos bienvenue après 1700 km.
Réveil naturel à 6 h 30 après une nuit de 10 h…
La ville de Matane est petite, pour moi l’intérêt premier est le centre d’étude du saumon. Il est situé au niveau d’un barrage que les poissons peuvent franchir par une passe équipée de baies vitrées. Un système de grilles permet d’enfermer momentanément les poissons et de les compter. A 14 h cinq poissons étaient passés depuis ce matin. Les conditions sont défavorables car les rivières sont basses. Au dernier épisode pluvieux il a été compté 400 saumons en trois jours. Chaque année 2000 a 3000 saumons remontent la rivière Matane.
Pour pêcher il faut un permis régional qui pour le Québec coûte environ 130 €. Chaque jour de pêche il faut acheter un permis de 30€ qui donne le droit de pêcher sur quelques kilomètres de la rivière Matane. Les poissons de plus de 63 cm doivent être remis à l’eau vivants, ceux sont les meilleurs reproducteurs. En 2017 il a été péché 580 saumons en 6200 jours de pêche. Chaque pêcheur a droit annuellement à 4 poissons. Arrivé à ce chiffre il n’a plus le droit de pêcher.
Le nombre de saumons diminue, il y a quelques années le quota de chaque pêcheur était de 7 poissons par an.
Pour moi une belle visite, les photos sont difficiles à prendre avec des appareils  » intelligents  » qui sont en difficulté face à de l’eau fortement turbulente.
Ce soir dans le camping j’ai aussi photographié une marmotte.
Hier j’ ai bouclé la quatrième semaine du voyage avec 401 km.

Jour 29 16 août

Jeudi 16 août, Matane, 84 km

Comme annoncé par mes voisins de camping, le vent a changé de direction dans la nuit. Il souffle maintenant du nord-est, prêt à pousser le cycliste qui va vers l’ouest. Lorsque je me lève à 5 h le ciel est bouché mais la météo de Matane n’annonce pas de pluie. Je décide donc de me préparer et de partir.
C’est une expérience étonnante que de rouler à la même vitesse que le vent. On avance dans un air immobile par rapport au cycliste, il n’y a aucun bruit d’écoulement d’air, c’est un silence total. Étonnant.
Pendant 70 km la route est restée vallonnée et je dois utiliser toutes les vitesses de mon vélo pour gravir certaines pentes à 6 km/h, mais le vent favorable est un atout important. Les pentes semblent moins raides, les relances en haut des côtes sont plus faciles et sur le plat je roule à 29 km/ h
En approchant de Matane les collines s’éloignent de la mer. La route est plus facile et l’agriculture réapparaît.
Pour trouver un camping j’ai dû dépasser Matane et faire quelques kilomètres sur une petite route. Situé dans une forêt, le camping  » de la rivière Matane  » est agréable et j’ai décidé d’y passer 2 nuits avec un jour de repos.
84 km, une belle étape.

Repas de midi avec un coca…

Jour 28 15 août

Mercredi 15 août, Cape Chat, 75 km

Étape plate mais dure à cause du vent. J’ai fait 60 km avec un fort vent de face et même en pédalant sérieusement la moyenne n’est que de 13 km/ h. La route est en général au bord de la mer, c’est beau mais les abris manquent.
Ce matin levé à 5 h je pédale à partir de 6 h 15 en prenant tranquillement mon petit déjeuner. En route j’ai mangé deux fois sur mes provisions et pris le repas de midi à Sainte Anne des Monts 20 km avant l’arrivée.
Je suis installé à l’abri du vent sous un beau soleil. Ce matin le ciel était bouché et la météo annonçait une possibilité de pluie mais le soleil l’a emporté vers midi. Les villages traversés sont jolis mais à part quelques petits ports on ne voit pas d’activité sauf un peu de tourisme.
J’ai envie d’un jour de repos mais la météo annonce un changement de direction du vent. Si c’est le cas je roule vers Matane.

Jour 27 14 août

Mardi 14 août, Mont Saint Pierre, 55 km

Le break Chevrolet de mon voisin de camping m’a monté facilement au sommet de la côte qui commence à la sortie de Grande Vallée. A vélo et à pied j’en aurais eu pour 3 ou 4 h. Il a aussi tenu à me conduire en bas de la descente car  » elle est dangereuse « .
J’en ai fini avec les étapes difficiles même si pendant trois jours je suis encore dans les Appalaches.
Après Sainte Madeleine la route reste tourmentée mais les côtes ont des pentes humaines de l’ordre de 5 %. Et à partir de Gros Morne c’est la surprise, la route est construite au pied des collines au ras de l’eau. Pendant 25 km elle est parfaitement horizontale. La marée descend, sur les rochers qui se découvrent les oiseaux sont nombreux. Canards, cormorans, hérons, mouettes … Les arrêts admiratifs sont fréquents
Repas de midi dans un  » casse croute  » au bord de la route. Hamburger frites comme d’habitude.
Le camping municipal de Mont Saint Pierre est immense et peu fréquenté. Chaque emplacement est taillé dans la forêt, on a l’impression d’y être seul.
Se souvenant d’hier les jambes d’aujourd’hui n’étaient pas terribles mais j’ai fait 2 h de sieste et demain tout ira bien.
 

Jour 26 13 août

Lundi 13 août, Grande Vallée,  51 km en 4 h 30.

Une belle étape de vélo. Parti à 6 h je suis arrivé à 12 h après 4 h 30 sur le vélo. Une route belle mais dure, j’ai marché 5 fois en poussant le vélo en général sur des distances courtes mais sur des pentes supérieures à 12%. La route est rarement au bord de la mer et l’arrière pays est tourmenté. Les villages au bord de l’eau sont jolis.
Les haltes en bord de route sont nombreuses et agréables. J’y trouve de l’eau et une table pour manger un morceau. En cours de route j’ai mangé trois fois et à 13 h je suis au restaurant car hier j’ai mangé pâtes à midi et pâtes le soir.
Ce matin le ciel était brumeux, en route j’ai vu le soleil mais maintenant la brume l’emporte à nouveau. Avantage il ne fait pas chaud.
Dans le camping de Grande Vallée j’ai un emplacement à l’abri du vent. Mon voisin à une grande voiture et il a accepté de me charger demain matin pour me monter au sommet de la côte de la Madeleine. J’évite ainsi 1 h 30 à 2 h de marche en poussant le vélo…

Jour 25 12 août

Dimanche 12 août,  Anse à Valleau,   33 km en 3 h 39 !

Étape courte mais sportive, moyenne inférieure à 10 km/h.
Une montée de 1 km à 10%, une descente symétrique, 1 km de plat et on recommence. Deux montées un peu plus longues ou un peu plus raides sont terminées en poussant le vélo. Mais le cycliste est en forme, le mollet efficace, le souffle bon et le moral excellent. De plus il faut beau et en bas des descentes il y a un joli petit village avec souvent un petit port.
Mon guide annonçait que la route verte était interrompue sur 80km, mais pour le moment rien n’a changé, la sur-largeur est excellente et la circulation faible. Arrivé au camping à 11h je vais motiver une sieste car demain l’étape s’annonce dure, au jour d’aujourd’hui j’ai monté 530m, demain j’en monte 720.

Jour 24 11 août

Samedi 11aout, Anse au Griffon, 49km

Cette nuit j’ai été réveillé par le froid. Je me suis habillé et rendormi. Lever à 5 h, le soleil va arriver mais il ne fait pas chaud ! Petit déjeuner tranquille car mon emplacement possède une table. Une poubelle abrite mon réchaud du vent, à moi le café. Pour la première fois depuis longtemps j’ai des voisins proches et je me prépare en essayant d’être silencieux. Sur la route il fait bon et je quitte rapidement ma polaire. La route longe la mer, les vues sont belles même si quelques montées demandent de l’énergie. Ensuite je traverse le parc national du Cotillon en suivant le  » Chemin de Portage  » qui est réservé aux cyclistes et aux piétons. C’est un chemin non revêtu mais en bon état. 1 h 30 de calme, je n’y ai croisé que 4 cyclistes. Une montée raide au début car je traverse une péninsule, la suite est calmement vallonnée. La forêt est un mélange de feuillus et de conifères.
Lorsque je retrouve l’océan, le camping n’est pas loin. Il était complet mais une réservation vient d’être annulée. L’emplacement 45 est pour moi. Je suis installé dans les bois donc à l’abri du vent qui souffle fort. La mer moutonne. J’espère que demain il sera calmé car je vais l’avoir de face…