jour 12 30 juillet

Ce matin beaucoup de monde sur la route, je crois qu’au Canada c’est jour férié. Mais la sur-largeur cyclable existe partout et fait en général plus d’un mètre de large.

Dans la fraîcheur du matin, Trois Pistoles, Saint Simon puis Saint Fabien sont dépassés tranquillement.

Nouvel arrêt dans une ferme où le jeune agriculteur est content de répondre à mes questions. C’est un énorme ventilateur qui fait monter l’ensilage au sommet de la tour. La récupération de l’ensilage se fait par une vis sans fin qui ramène la matière vers le centre où elle tombe dans un conduit vertical. La vis tourne aussi lentement dans un plan horizontal puis descend peu à peu.

Le lait se vend actuellement 65 dollars les 100 litres soit environ 400 euros les 1000l. Les agriculteurs français reçoivent environ 300 euros par tonne de lait.

Mon jeune agriculteur semblait content de son sort, il a déjà fait trois voyages d’étude en France.

Le parc national de la pointe du Bic me reçoit ce soir dans une aire  » bienvenue cyclables » où pour le moment ma tente est bien seule.

Dans le parc la circulation des voitures est très limitée, par contre il y a beaucoup de chemins et de pistes cyclables.

C’est marée basse, d’immenses plages parsemées de rochers sont découvertes et des bois de résineux arrivent souvent au contact de l’eau. À la pointe des Épinettes un garde du parc parle des phoques.  Des lunettes permettent d’en apercevoir, mais ils sont loin et dans l’eau, on ne voit que les têtes.

Une belle journée.

 

 

Jour 11 29 juillet

Je suis à l’île verte et après 59 km. La nuit sous la tente a été un bonheur à l’abri des moustiques au lever du soleil à 5 h 30. J’ai dormi 8 h et les moustiques restent cachés je peux donc faire mon café et prendre mon petit déjeuner tranquille.

À 7 h je suis sur la route la fraîcheur durera toujours tout le jour avec un ciel relativement couvert. Le profil de la route se modifie peu à peu avec de grandes de plages plates mais aussi des montées et descentes de plus en plus marquées. La forme est là et je dois faire attention à ne pas trop forcer. Il me faut éviter de monter au train et utiliser toutes les vitesses qu’offre mon vélo. Le voyage est encore long, la fatigue pourra venir mais plus tard.

Après 60 km je décide de stopper dans un motel afin d’éviter une nouvelle étape de plus de 80 km.

Après-midi repos, lessive, étude de la carte et des futures étapes.

Ce matin j’ai discuté avec un cyclo canadien, il pense qu’à cause du vent il vaut mieux tourner la Gaspésie dans le sens des aiguilles d’une montre car il y a plus de vent favorable. À voir.

Le fleuve continue à s’élargir, j’ai vu une pub pour aller voir des baleines et une ville proposait une piscine d’eau salée.

Je roule toujours sur la route 132 et je profite de ses larges bandes cyclable.

Je viens de visiter la réserve de faune de la baie de l’Isle Verte. Un sentier cyclable au milieu des roseaux et des tourbières. Peu d’oiseaux visibles car il y a peu de surfaces d’eau libre.

En face de trouve une île aussi appelée Île Verte (c’est aussi le nom de la rivière locale…) En discutant une dame m’a dit qu’au-delà de l’île de trouve le chenal principal du Saint Laurent et avec beaucoup de chance on peut y entendre le souffle caractéristique des baleines qui viennent respirer. L’eau est salée depuis 50 km environ. Pour mon informatrice voir des baleines en sortie organisée est une loterie pas toujours gagnante.

Jour 10 samedi 28 juillet

Samedi 28 juillet, 9e jour du voyage à vélo, 89 km je suis arrivé à Saint-André.
Je suis réfugié sous ma tente pour m’isoler des moustiques. Ma tente est installée à l’ombre et sous des résineux, tout ce que ces petites bêtes adorent.

Belle journée de vélo sur des petites routes ou des pistes cyclables avec quand même quelques passages sur la grande route 132. De jolis passages le long du fleuve qui s’élargit tranquillement, sans doute plus de 20 km de large maintenant. Quelques îles, peu de bateaux.

À midi j’ai mangé de l’esturgeon du fleuve. Moins marquant que le sandre mangé avec Jean sur les rives du Danube.

Je viens d’éliminer le dernier moustique rentré avec moi dans la tente. Je suis piqué mais tranquille. Avant d’aller à la douche je vais m’habiller de long et passer du produit répulsif.

J 9 Vendredi 27 juillet

Nuit un peu agitée et réveil à 6 h.

Au motel le petit-déjeuner est servi à partir de 7 h. Il est continental et solide pour moi.

À 7 h 30 je suis sur la route. Il fait frais et pour la première fois de ce voyage, pédaler est un vrai plaisir. Le décalage horaire est digéré, hier a été jour de repos et l’entraînement se fait peu à peu. Et en plus le léger vent est favorable. La route est vallonnée et je me force à utiliser le dérailleur pour monter en souplesse. La moyenne est supérieure à 16 km/h et à midi j’ai fait 65 km.

Dans la matinée je me suis arrêté pour visiter une ferme. 400 laitières. Les tours que l’on voit sur les photos de fermes servent à stocker de l’ensilage de maïs et du maïs humide.

J’ai aussi crevé de la roue avant. La réparation est un peu longue car il faut tout enlever du vélo mais autrement c’est du classique.

Ce soir le camping municipal est presque complet mais j’ai une place à côté d’une salle commune où je pourrai ce soir préparer mon repas.

Le temps s’est maintenu tout le jour. Il y a bien quelques nuages mais pas de pluie

Islet Sur Mer 79 km

Jour 8 26 juillet

En 60 ans de camping je n’ai pas vu un orage aussi violent que celui qui est tombé sur ma tente hier soir.

Je suis allé manger un plat de pâtes vers 18 h. La pluie a commencé vers 20 h souvent accompagnée d’un vent lui aussi très fort. Ma tente s’est beaucoup déformée sous les rafales mais elle a bien résisté. C’est son quatrième voyage et elle commence à vieillir. Au plus fort de la pluie elle a laissé passer quelques gouttes d’eau, mais rien de grave.

Je me suis endormi très tard et le départ ne sera pas matinal.

Après les orages d’hier soir il a plu toute la nuit et une partie de la matinée. Vers 11 h je me décide à bouger vers un motel situé à 3 km. Je suis en progrès car j’ai réservé ma chambre par téléphone.

Le gérant, le boss, m’a indiqué un magasin susceptible de vendre du gaz. Et c’est réussi, je vais pouvoir me faire du café le matin et des pâtes le soir.

Je viens de manger mon premier plat de pâtes. Cuites à l’eau, égouttées, assaisonnées avec sel poivre et deux saucisses de Strasbourg coupées en petits morceaux. Un délice de simplicité après tout ce que j’ai mangé dans les gargotes le long de la route.
Voyager à vélo en autonomie demande un gros budget ou la capacité de vivre simplement.

Le ciel redevient gris et sombre après une accalmie de quelques heures. La météo n’est toujours pas optimiste…

Je verrai demain.

Aujourd’hui 17 km, 426 km la première semaine de vélo.

Jour 7 25 juillet

Léris

Le but visé pour cette journée était de dépasser Québec et c’est fait. En fait la ville est sur l’autre rive et de mon côté il n’y a pas grand-chose mais un pont pour traverser le fleuve et la circulation qui y passe est très importante et j’ai dû la croiser.

Le soir je dors à 20 h et le matin je suis debout à 5 h sans doute à cause de mon conditionnement européen. Ce matin encore j’étais debout à 5 h et sur la route à 6 h. C’est la 2e fois que dans un camping au bord du fleuve je dois remonter à pied sur 1 km très raide. Cette nuit j’ai eu de grosses averses vers 22 h mais ce matin avec le vent la tente était pratiquement sèche.

Une route calme et un peu vallonnée beaucoup de vent mais souvent plutôt favorable les cyclistes disent 3/4 arrière. En roulant je mange régulièrement vers 10 h, je me suis arrêté dans une boulangerie pour acheter des croissants aux amandes. En les mangeant un peu plus loin j’ai demandé de l’eau à un monsieur qui bricolait devant sa maison, il est revenu avec mon bidon plein et deux barres chocolatées pour la route m’a-t-il dit. Le temps est gris dans la matinée j’ai même eu quelques gouttes de pluie mais le temps de mettre mes vêtements et des équipements vélo et c’était terminé.
Cet après-midi j’ai fait un peu de lessive, elle est en train de sécher.

72 km

Jour 6 mardi 24 juillet

Cinquième jour de voyage à vélo, ce soir je dors à Sainte-Croix après 45 km

Cette petite étape me permettra demain de dépasser Québec.
La route reste proche du fleuve où la navigation est faible.
Dans la campagne c’est la monoculture du soja mais il reste quand même des haies et des bois.
La route est nettement moins plate et j’ai eu droit à quelques côtes courtes mais raides.
J’ai eu de la pluie en début de nuit mais ce matin ma lessive a fini de sécher au soleil.
Ce soir le ciel est de nouveau couvert…. La météo est pessimiste jusqu’à vendredi.

 

 

Jour 5 23 juillet

De Nicolet à Deschaillons sur Saint Laurent.

Départ matinal de Nicolet sous un ciel clair mais rapidement les nuages s’agglomèrent et après 20 minutes la pluie est sur moi comme toujours il faut habiller le cycliste et les bagages avant de recommencer à rouler. Je subis de fortes averses, je me suis mis à l’abri sous un arbre et dans un garage. La route est quelconque mais les automobilistes sympa. Un jeune couple s’est arrêté alors que je mangeais au bord de la route pour me demander si je n’avais pas de problème et sur une deux fois deux voies un autre automobiliste s’est arrêté pour me dire que non loin sur la droite il y avait une piste cyclable. J’ai aussi rencontré Gaby un cyclo-campeur canadien, on a pris un café ensemble et roulé un peu, mais même sans entraînement ses 30 ans lui permettaient de rouler beaucoup plus vite que moi et rapidement il m’a abandonné.

Je suis dans un camping situé sur les rives du Saint-Laurent, les autres campeurs ont en général des caravanes immenses. La pluie vient de recommencer mais je suis bien installé sous ma tente solidement montée dans un beau gazon.

79 km une belle étape

Jours 4 – Dimanche 22 juillet

Départ de Sorel-Tracy et arrivée à Nicolet après 80 km.

La nuit a été bonne même si je me suis réveillé à 5 h 30 avec le jour. Au départ une très belle piste cyclable « la Sauvagine » pendant 12 km, ensuite j’ai roulé sur la sur-largeur d’une grande route. La circulation est faible et les automobilistes prudents, ils passent loin de moi avec des voitures en général très grosses. En ce week-end de vacances il y a beaucoup de caravanes souvent énormes avec deux essieux. La campagne est agricole avec du maïs et du soja, les champs sont immenses et le matériel agricole également. Arrivé à Nicolet je me suis renseigné à l’office du tourisme, pas de motel, un camping à 10 km sur les rives du fleuve.

Depuis ce matin le temps se dégrade et à 11 h il commence à tomber quelques gouttes. Le camping est immense mais impossible de se loger en dur pour un prix abordable. Je suis donc installé sous la tente. Elle est bien montée donc la pluie peut venir.

Ce matin après la piste cyclable j’ai eu un peu de mal avec le vent de face c’est dur et ça avance lentement à moins de 15 km/h. J’ai passé le cap des 200 km.

Jour 3 – 21 juillet

Longueuil Tracy

Hier soir j’ai dormi à Longueuil, je suis aujourd’hui à Tracy après 70 km.

La nuit dernière a été bonne dans un jardin public. Au Canada les jardins publics sont interdits de 23 h à 7 h, je me suis allongé sur mon duvet vers 16 h mais rapidement les insectes m’ont obligé à monter ma tente. Vers 22 h deux jeunes gendarmes sont venus me réveiller pour me rappeler la légalité, j’ai discuté en expliquant que j’arrivais de France et que je n’avais pas trouver de terrain de camping. Ils m’ont autorisé à passer la nuit sur place et m’ont dit qu’ils informeraient les autres policiers pour que je ne sois pas dérangé. La nuit a été très bonne avec deux réveils. J’ai ouvert l’œil à 6 h et je suis parti à 7 h avec une température fraîche. Après 1 h j’ai trouvé un petit restaurant où j’ai pu prendre mon petit-déjeuner. Il semble que ces petits restaurants sont courants au Canada, une bonne nouvelle pour moi. La matinée a été tranquille, j’ai roulé sur des pistes cyclables ou sur des bords de route élargie, la sur-largeur est importante et le cycliste se sent en sécurité. La route longe souvent le fleuve mais sur les rives il y a toujours des maisons avec d’immenses jardins bien tondus et en général il est impossible d’arriver au bord du fleuve. Vers 10 h j’ai mangé un morceau. A midi je suis arrivé à Torcy après 70 km. Encore difficile de trouver un camping mais j’ai pu prendre une chambre dans un motel pour pas trop cher, 40 € la nuit. J’ai pris ma douche et fait ma lessive. Je vais aller en ville pour faire des courses chercher du gaz et reprendre de l’argent car j’aime bien en avoir d’avance. Le moral est bon, le physique demande de ne pas faire trop de kilomètres car ces dernières 6 semaines l’entraînement a été nul.

J’ai trouvé de l’argent mais la banque ne ressemble pas à ce que nous connaissons, il y a simplement le nom du propriétaire ici Desjardins. J’ai aussi fait des courses dans un magasin Métro qui lui est totalement identique à ce que nous avons chez nous. J’ai oublié d’acheter du produit anti-moustique mais pour le moment je n’ai aucune piqûre. Je viens de discuter avec deux Français qui rentrent de Gaspésie c’est très beau même s’il y a quelques côtes qui se montent à pied. Je vais dormir après avoir mangé froid sur mes provisions car je n’ai pas trouvé de gaz.

Dans le jardin public

Le fleuve Saint-Laurent est une voie de navigation fluviale importante, je commence à voir de gros bateaux et sur les rives les ports sont nombreux .