Bonjour a tous

Pour deux jours je suis au repos chez une famille amie, Andra une des filles de la maison partageait la chambre de Camille lors de sa premiere annee a l'INSA de Lyon. Les parents sont en France avec Andra qui est en stage et je suis recu par la soeur ainee Laura et son mari Radu. Le rendez-vous est prevu devant le supermarche Bila et a 18h je suis avec Laura qui me conduit a la maison familiale. Une douche un repas et une nuit dans un vrai lit, que demander de plus? Je reste ici encore demain pour terminer la remise en forme. Apres un mois de voyage et 3000km je suis en bonne forme physique. En arrivant ici j'ai trouve une balance, 77kg, je n'ai perdu que 4kg, comme disent les sportifs c'est mon poids de forme. Pour le moment aucun probleme de sante de digestion ou autre. Mon estomac fait serieusement son travail et assimile tout ce qui se presente a lui. Question langue j'ai quelques difficultes car je ne parle ni l'allemand ni le hongrois, le serbe ou le roumain,et c'est pas fini. J'ai utilise trois fois l'espagnol, quelques fois le francais et beaucoup l'anglais. Mon vocabulaire est pauvre mais avec un peu de bonne volonte partagee j'ai toujours reussi a manger. Il y a quand meme des fois ou au restaurant je ne sais pas ce que je vais voir arriver, parfois je reussi a aller en cuisine ce qui se prepare et je peux commander sans parler! J'ai fait beaucoup de rencontres interessantes. Jusqu'a Budapest il ya beaucoup de cyclistes qui suivent le Danube et avec les gens qui voyagent on arrive toujours a echanger surtout que dans le lot il y a des francais. J'ai croise regulierement des jeunes qui allaient a un concert a Budapest, le premier a Lausane, le dernier au camping de Budapest. Ce festival se deroulait dans une ile du Danube et s'etalait sur toute une semaine. Le jour de mon depart les gens y entraient par millier avec nourriture, couchage et sans doute autres munitions. Les hongrois doutent un peu de l'Europe car ils ont un gouvernement liberal,du chomage et des salaires qui restent modestes. En Serbie on parle facilement de la guerre passee, on est content que ce soit fini mais aucun de mes interlocuteurs ne m'a dit qu'il ne fallait pas la faire. Pour l'avenir tous disent que le Kosovo peut ranimer la guerre. J'ai en particulier discute avec un prof de fac, pour lui le Kosovo est l'ame de la Serbie, il m'a dit c'est comme Jerusalem pour les palestiniens. Il connait le nom du ministre francais des affaires etrangeres et affirme qu'il n'est pas neutre avec une position trop proche du Kosovo. Les roumains sont tres fiers d'appartenir a l'Europe, a l'entree dans le pays le policier me l'a dit avec un grand sourire et dans la campgne on voit des panneaux qui indiquent un cofinancement europeen sur des chantiers routiers. Je n'ai fait que 30km en Slovaquie et les autres pays sont plus classiques. L'accueil que je recois est partout sympathique, depuis quelques jours j'ai de petits coups de klaxon et je vois beaucoup de pouces leves. En entrant en Serbie au troisieme kilometre un monsieur qui n'a aucun vocabulaire en commun avec moi m'a conduit dans son jardin pour deguster une tomate de sa production, la plus grosse bien sur. Elle etait tres bonne. Il vivait seul, il m'a montre des photos d'une famille ou la guerre semblait avoir fait des ravages. Un moment intense. J'ai refuse l'omlette aux poivrons qu'il voulait me preparer.Aucun probleme avec les autorites, a l'entree en Roumanie un policier est venu me chercher dans la file des voitures pour me faire passer apres un controle rapide. Ma carte de credit fonctionne dans des pays qui ont tous des distributeurs de billets. En avancant la vie est de moins en moins chere, en Serbie j'ai depense 120 euros en 6 jours. Je n'ai passe que deux nuits a l'hotel pour 29 en camping. Cependant les terrains de camping deviennent rares et je vais essayer de dormir chez l'habitant. J'ai fait plus de 2000km le long du Danube. J'ai beaucoup aime les parties rurales du trajet avec beaucoup d'animaux et en particulier des oiseaux. Les entrees dans Vienne et Budapest sont magnifiques. J'ai visite ces deux villes pendant un jour chacune, il y a de tres belles choses que je n'ai fait qu'entrevoir, mais ce qui me marque le plus ceux sont deux monuments a Budapest: un en souvenir d'enfants juifs jetes dans le Danube avec leurs meres, l'autre en souvenir de 1956 et de la repression par les russes d'un mouvement populaire. Le premier memorial fait de chaussures d'enfants et de femmes, deformees, peintes en noir et fixees sur un quai du Danube a 3 metres au-dessus de l'eau a ete pour moi un choc. Dans sa simplicite il rapelle la violence et la cruaute de ce qui s'est passe en ce lieu. Le soir au camping j'ai sympathise avec un cycliste allemand qui m'a raconte toutes ses visites dans la ville. Je n'ai pas ose lui demande s'il avait vu le memorial pour les enfants juifs. Le long du Danube on rencontre beaucoup de familles qui voyagent en autonomie. Certains sont tout etonnes d'y arriver et n'imaqinaient pas que le voyage de mille kilometres qu'ils achevent etait a leur portee, d'autres sont encore plus etonnants telle cette mere de famille paralysee des jambes et qui faisait 40 a 50 kilometrespar jour avec son mari et leurs deux jeunes enfants. J'ai fait 10km avec eux, la femme toute souriante et le mari heureux de m'expliquer la technologie du fauteuil avec frein a disques et 18 vitesses dans le moyeu. nous nous sommes quittes apres avoir traverse le Danube sur un bac, adaptes aux cyclistes ils sont dotes de plans inclines qu'elle franchissait avec maitrise. Chapeau Madame. Vous imaginez que j'ai encore plein de choses a raconter, j'essaie d'ecrire chaque jour pour ne pas tout oublier. Je repars dimanche et dans quatre jours je pique droit au sud dans la Bulgarie en direction de le mer noire puis de la Turquie et de la Mediterranee. J'ai rendez-vous avec Marylene le 8 septembre a Izmir a environ 1400km d'ici.

     Amities vagabondes et ensoleillees a vous tous connus ou inconnus qui liraient ces quelques lignes. Si l'envie de partir vous demange, il faut y aller apres un minimum de preparation 
                                      Claude