Eurovélo 6: été 2016

De Staubing à Hernssaal en face Saal An Der Donau
La grande nouvelle c’est que le soleil est de retour. Je suis à l’étape à 16 h et j’ai le temps de sécher ma lessive d’il y a deux jours et celle d’aujourd’hui. Le fil d’étendage est au soleil et il souffle un petit vent favorable.
Petit déjeuner à 6 h 30 sur une table du camping, à 7 h 30 je suis en route. Beaucoup de pistes cyclables, un peu de petites routes et quelques chemins sans goudron font ma route aujourd’hui. Dans un champ j’ai croisé 200 oies en train de manger. Beaucoup de bruit, quelques dizaines sont en vol. Très beau mais impossible à photographier. Beaucoup de cyclistes, de l’ordre de 100 par heure, la moitié avec des sacoches.
À midi je suis à Regensburg, le point le plus au nord de mon voyage. Belle ville. Le Danube y a beaucoup de courant, un canal arrive du nord, à voir.
J’ai eu un peu de mal à trouver le camping car j’ai manqué un panneau, puis on m’a dit qu’il n’existait plus, puis… J’ai fini par le trouver. C’est un petit camping à la ferme où j’ai déjà dormi avec Marylène il y a quelques années.

De Holfkirchen à Straubing 70 km en 5 h
Il y a des jours qui forgent le caractère du cycliste. Pluie cette nuit, parfois forte, mais j’ai bien dormi. Réveil à 7 h. Temps gris, ciel couvert et tente trempée. Vers 8 h 30 le vent se lève et sèche rapidement ma tente. Quelques rayons de soleil me décident. Je plie et à 10 h je suis sur la route.
Première averse à 10 h 30. Courte mais violente. Trois averses avant midi et une après 16 h.
J’ai fait 30 km sur des chemins de terre et tout le jour j’ai lutté contre un fort vent.
Mais la forme est bonne et le moral aussi car la météo dit que ce lundi sera le seul jour de pluie de la semaine.
Le Danube n’est plus le fleuve majestueux longé au début de ce voyage. Par contre il y a partout beaucoup de digues, signe que les inondations doivent être importantes.
Moins de cyclistes qu’hier, le week-end est fini. La moitié de ceux que je rencontre sont avec assistance électrique. Ils pédalent décontractés et me doublent…

J’écris ce texte lundi matin assis sous une avancée de toit du bâtiment des toilettes du camping. La nuit à été pluvieuse mais j’ai bien dormi et je suis sec. J’attends de voir l’évolution du temps pour décider un éventuel départ.
Dimanche 97 km en 5 h 40 entre Kob!ing et Hllfkirchen.
À l’arrivée trouver le camping à été long car je  ne comprends pas les explications que l’on me donne. Mais à mon deuxième passage devant la même maison on a appelé une fille qui parle un peu anglais. Sauvé ! Je comprends et je trouve. Le camping est modeste et n’offre que de l’herbe et de l’eau chaude.
Je roule en Allemagne depuis le milieu de la matinée car pour éviter une grande route j’ai traversé le Danube et c’est le fleuve qui fait frontière. À partir de Passau les deux rives sont allemandes..
Belle journée de vélo même si depuis le début de l’après midi le ciel est totalement couvert.
Ce matin lever un peu après 6 h pour saluer mes voisins anglais qui partent à 6 h 45. Le matin il font courir le chien à côté d’eux et il faut que la circulation cycliste soit faible. Ensuite il voyage dans la remorque que tire madame. À chacun ses problèmes !
Pour moi départ calme un peu avant 8 h. Beaucoup d’arrêts photos car dans la brume du matin le fleuve est beau. Piste cyclable superbe au ras de l’eau pendant 30 km. Ensuite on va souvent dans la campagne mais toujours en pistes cyclables. Repas de midi un peu avant Passau. Le resto offre le wifi, mes photos partent.
Après midi un peu tendu car le temps menace.
Arrivé au camping le montage de la tente est rapide car il commence à tomber quelques gouttes. Mais finalement ce ne sera rien.
Lorsque je quitte le camping pour retourner manger le patron m’arrête et nous buvons de concert un verre de prune. Fort et bon !
Au resto la patronne et le menu ne parlent qu’allemand, mais avec l’aide de deux clients je sais à peu près ce que je vais manger. Ici avec la bière on sert systématiquement un verre de schnaps. Ça continue !

Frein Kobling 98 km en 5 h 50
Une belle étape menée à bonne vitesse. Au départ 51 km en 3 h. J’ai retrouvé mon rythme d’il y a dix ans !
Lever à 7 h avec le soleil. Départ à 8 h. Le café du matin est toujours aussi bon !
Beaucoup de cyclistes sur de vraies pistes cyclables. J’en double peu, par contre d’autres arrivent derrière moi à 30 km/ h. Je dois regarder dans mon rétroviseur. Il y a aussi beaucoup de vélos à assistance électrique et quelques groupes de 20 à 30 personnes. La ville de Linz sur la rive en face est impressionnante par ses usines : une aciérie, une centrale thermique…
Le temps est resté correct même si la nébulosité est importante. Ce soir le soleil brille entre les nuages. Pas de wifi donc pas de nouvelles de Gap et du monde.
Un couple de cyclistes anglais m’a payé une bière, une heure de discussion car ils parlent français ayant une résidence secondaire sur les rives de la Loire. Lui était président d’une université de droit au nord de Manchester. Ils regrettent le Brexit mais me parlent aussi du FN qui dans le village rural de leur résidence secondaire fait 40% aux dernières élections. Un bon moment !

 

De Stein à Frein, 83 km en 5 h 40.
Ce matin en mettant le pied par terre une mauvaise crampe me ville mollet gauche. Je le masse, je l’étire lentement et tout s’arrange. Mais sur le coup je ne pouvais plus marcher. En 2005 j’avais eu le même problème en Espagne sur la route de Dakar. Ce soir la séance d’étirements a été longue !
Quelques gouttes de pluie pendant que je démonte ma tente mais ensuite le soleil revient pour redisparaître peu à peu en cours de journée. Il est 16 h, le ciel est gris et je viens de monter ma tente avec beaucoup de soin. Tout mon matériel est à l’abri et je suis au resto devant une bière.
Belle journée de vélo même si pendant 2 h j’ai pédalé calmement en pensant à mon mollet.
Journée très variée avec deux parties très différentes. Fini la grande plaine, le Danube est maintenant coincé entre des collines. La première partie se déroule sur de petites routes avec des montées pour aller dans les villages vivants et touristiques. Les rares plaines et les flancs sud des collines sont couverts de vignes.
La seconde partie se fait sur une piste cyclable souvent au bord du fleuve. J’ai quand même fini par 10 km sur une grande route avec pas mal de circulation mais aussi une sur-largeur pour les cyclistes.
Le soleil semble revenir. Je pense que mon ami Jean aurait aimé cette étape au profil varié.

De Vienne à Stein, 93 km en 5 h 40.
Une étape tranquille terminée vers 15 h. Réveil naturel à 6 h et départ un peu après 7 h. Pour la première fois de ce voyage j’ai pu ce matin me faire un café avec le gaz que m’ont donné hier matin deux jeunes Autrichiens qui rentraient chez eux à Vienne. Un petit plaisir mais un vrai plaisir.
Traversée de Vienne 15 km en 1 h 30. Je n’ai pas vu le centre ville, je me suis un peu perdu dans le Prater, un immense espace vert, mais une piste cyclable le long du Danube m’a permis de sortir de la ville sans plus de difficultés.
La suite est un vrai plaisir sur de vraies pistes cyclables avec un très bon balisage. Difficile de se perdre quand on a une bande de goudron au ras de l’eau. À la sortie de Vienne les sportifs à pied ou à vélo sont nombreux. Par la suite j’ai croisé beaucoup de cyclistes avec sacoches, parfois en bandes organisées.
Au camping de Stein l’ordinateur se souvient de mon passage en 2007. » It is old » me dit la dame !
À l’arrivée je commence par sortir ma tente pour sécher la rosée de la nuit précédente. ensuite c’est une séance d’étirements puis la lessive. Montage de la tente, douche, préparation de l’étape du lendemain, bière et écriture.
Il est 17 h, je vais aller manger car le repas de 11 h est loin et à 19 h j’ai rendez-vous avec Marylène.

Comme prévu hier c’est après midi de repos à Vienne.
La nuit à été longue et bonne même si j’ai eu un peu froid sur le matin. Lever à 7 h 30 et départ à 9 h 30. J’ai pris le temps de laisser sécher ma tente frappée de rosée. J’ai eu un peu de mal à trouver le pont sur le Danube au départ et le camping à l’arrivée. Entre les deux 45 km de belles pistes cyclables et une auberge pour le repas de midi. Avec l’Autriche j’ai changé de culture culinaire, le choix se fait entre saucisse et saucisse !
Le camping de Vienne n’a pas changé depuis 2007 et mon passage en route vers Jérusalem.
J’ai lavé mon short cycliste qui en avait bien besoin.
J’ai fait 352 km en 4 jours, si le beau temps continue je rentre en France à vélo.

Thor à Hainburg 111 km en 7 h 20
Belle journée de vélo avec plus de 90 km sur de vraies pistes cyclables. Mais le vent qui a soufflé tout le jour de face m’a mangé au moins 2 km/h de moyenne. c’est beaucoup mais à la fin de la journée c’est une heure de plus sur le vélo.
Aujourd’hui j’ai pédalé dans trois pays différents. 70 km en Hongrie, 25 en Slovaquie et 15 en Autriche. Entre ces pays les frontières ont disparu, il ne reste que les ruines des vieux postes de contrôle.
Repas de midi avant de quitter la Hongrie pour épuiser ma monnaie locale. Bon choix car ce soir je mange sur mon sac.
Camping annoncé par mon guide mais difficile à trouver. Personne ne le connait, je me suis perdu dans une station thermale, mais j’ai fini par le trouver après quelques montées qui font mal quand le compteur à dépassé les 100 km. Lorsque j’arrive il est désert mais maintenant nous sommes 5 cyclistes et le gérant doit venir à 19 h. On peut utiliser les douches chaudes du tennis voisin, le pied car le camping n’offre que de l’herbe et un robinet.
Ma fatigue est normale après 7 h sur le vélo. Demain je me limite à 50 km pour aller à Vienne et je prends une demi-journée de repos.
C’est une zone de très grande agriculture. J’ai vu un ensilage en cours avec un énorme chargeur pour monter le maïs broyé et une noria de remorques. Dans une ferme des centaines de balles rondes de paille sont empilées. Les tracteurs sont énormes et les engins de travail très larges. Maïs, soja, herbe et chaumes de céréales font le paysage.
Ce soir deux voisins allemands m’ont invité à boire le rosé, du Luberon ! Mais que la discussion est difficile quand personne ne maîtrise la langue de l’autre.

De l’Eden camping à Gyor j’ai parcouru 80 km en 5 h 30. Dans mes calculs hier Gyor n’était qu’à 67 km…
C’est un peu la journée où je cherche ma route. Jusqu’à Komaron c’est la grande route facile à suivre. Par contre en ce lundi matin les camions sont lâchés. Ils arrivent derrière moi par paquets de 4 ou 5 souvent suivis par une dizaine de voitures. À chaque fois c’est un peu de stress même si en général ils respectent le cycliste.
Dans Komaron je n’ est pas trouvé d’Eurovelo 6. J’ai fait quelques kilomètres en direction de Acs avant de retrouver les panneaux qui marquent mon chemin.
Parcours champêtre avec une petite route qui perd peu à peu son goudron. C’est ensuite un chemin de terre qui en traversant une forêt m’offre un parcours du combattant en milieu humide où je dois souvent pousser mon vélo pour éviter de rouler dans la boue.
Lorsque je rencontre deux cyclistes qui arrivent en sens inverse nous sommes contents, nous sommes toujours sur notre itinéraire. Nous échangeons nos informations. Pour moi il ne reste que 10 minutes à rouler sur l’herbe et je retrouve le goudron. Pour eux il faudra compter une bonne heure. C’est un couple de Suisses et ils vont à Budapest. Elle roule sur un VTT à assistance électrique. D’après eux l’itinéraire a changé par rapport à mes cartes qui ont 10 ans.
Ce matin à mon réveil le ciel était bleu avec quelques nuages à l’horizon. La situation évolue lentement mais à partir de 11 h je roule sans soleil.
Encore quelques kilomètres, quelques montées et du vent de face et c’est l’heure de manger. Pas de resto dans le village où je m’arrête. Je commande une bière et sors mon sac de nourriture. La bière me permet de manger assis car je trouve que la terre est de plus en plus basse…
La suite est tranquille même si des routes interdites aux vélos l’obligent à quelques détours. À l’entrée de Gyor j’ai droit à un peu de pluie et j’en suis pratiquement à 80 km. Je décide de m’y arrêter à l’hôtel pour éviter la pluie.
Sur l’hôtel Ibis je vois affiché en grand 54 euros. Un peu plus loin c’est 78. L’Office de tourisme me trouve une petite pension pour 28 euros, en plein centre ville.
À 14 h je suis sous la douche. J’aurais sans doute pu aller un peu plus loin mais le ciel menace et la fatigue d’hier se fait un peu sentir.
En deux jours j’ai quand même fait 190 km. J’avance bien.

Belle étape de 111 km en 6 h 54. Je campe 17 km avant Kamaron sur les berges du Danube.
Ce matin le réveil était à 6 h mais je me suis réveillé naturellement à 5 h 30. À 6 h 20 le soleil se lève et je suis sur le vélo. Je me suis un peu perdu pour sortir de Budapest mais ensuite j’ai eu une belle piste cyclable pour arriver au premier bac. Dans la journée j’en ai passé trois. Il sont petits et ne prennent que quelques voitures. À chaque fois c’est un peu d’attente ou de repos.
J’ai eu beaucoup de belles pistes cyclables souvent le long du fleuve mais aussi le long de la grande route. Par endroits les cyclistes sont très nombreux, c’est dimanche.
110 km c’est beaucoup mais les campings ne sont pas nombreux et je ne voulais pas stopper à 13 h avec 70 km.
Après la lessive, la douche, le montage de la tente et la séance d’étirements je suis normalement fatigué. Demain je vise 80 km.