Pelleautier Jérusalem à vélo

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mercredi 10 octobre 2007

Jour 87 - 58 km - 6105 km

Pella
Début de route en montées et descentes, une dernière longue descente vers le Jourdain.
Une belle vallée agricole où je rencontre quelques gamins un peu agressifs qui me lancent quelques cailloux.
Je mets pied à terre pour la montée de Pella car la pente est de 20%.
A midi la chaleur est très forte.
Je suis logé à Pella après 1h 30 de recherche.

Demain le pont Alemby et la Palestine.


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Descente vers le Jourdain DSCF5316 [800x600].JPGDSCF5317 [800x600].JPGDSCF5318 [800x600].JPGDSCF5324 [800x600].JPG







Vallée du Jourdain
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jeudi 11 octobre 2007

Jour 88 - 76km - 6181 km

Jericho
Départ à la frontale à 5h et 4h 30 de bon pédalage pour la frontière, le pont Allenby.
Ensuite trajet en bus car le passage à vélo est interdit.
2h de formalités avec le vélo démonté pour le passage dans les appareils de contrôle.
Une très belle journée, je suis en Palestine et j'ai bouclé les 6200 km prévus au départ.
Je suis logé pour deux nuits à Jericho. Demain repos.

Pour la Palestine tournez à droite

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Je suis à Jericho

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Le ramadan est fini, c'est la fête

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vendredi 12 octobre 2007

Jour 89

Journée de repos à Jericho
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samedi 13 octobre 2007

Jour 90 - 40 km : Jérusalem

40km en 4h et 1100m de denivellation.

Une dure étape au cours de laquelle j'ai bu 4l deau. Départ à 6h avec le soleil levant contrôle palestinien débonnaire à la sortie de la ville et israélien 2 km plus loin et là c'est du sérieux les vehicules doivent se présenter 1 par 1, papiers, miroir pour voir sous le véhicule.....

Montée longue et parfois raide où mon compteur indique 5 km/h. Mais montée réguliere et calme car je sais que j'ai l`entrainement pour en venir à bout et un moral d'enfer. La dernière étape d'un voyage de 90 jours ne peut qu'être belle.

Je stoppe régulierement pour boire et manger même s'il ne me reste que des galettes un peu dures. Apres 10 km je vois la premiere implantation israélienne, quelques bungalows au sommet d`une colline avec barbelés et miradors.

Une nouvelle montée raide et je tombe sur une muraille d'implantation. Elles sont installées aux sommets des collines puis peu a peu elles occupent tout l'espace. Des batiments modernes et récents qui rendent encore plus tristes et dérisoires les baraquements faits de materiaux de recupération dans lesquels vivent des palestiniens.

Sur la droite la route longe un mur de plusieurs metres de haut précédé de barbelés, la Palestine est ici totalement israelienne. Je n'imaginais pas que la colonisation était aussi massive visible et presque ostentatoire.
Je suis bien arrivé à la Maison d'Abraham que je considère comme le terme de mon voyage. Je suis à 1 km du vieux Jérusalem et pendant quelques jours je vais jouer au touriste.
Amities et bises a tous
Claude

dernier jour de vélo
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  au fond les premières colonies

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Ma'ale Adummim est une colonie de 50 000 personnes

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C'étaient des oliviers, l'armée ou les colons sont passés par là.
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Je suis arrivé !
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Le tramway construit par Alsthom
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dimanche 14 octobre 2007

Jour 91

Pour le moment tout se passe pour le mieux même si j'ai besoin de repos.
Ce matin jai trouvé un billet d'avion sur El Al jarrive à Marseille le mercredi 24 à 9h55. C'est un peu loin mais tout était complet avant. Le problème du vélo semble réglé il est inscrit sur mon billet et j'ai récupéré un carton chez un marchand de cycles très heureux de l'offrir à un cycliste arrive à vélo. Par contre aucun taxi n'a voulu me prendre et je suis rentré à pied depuis la nouvelle ville une bonne heure de marche.

Un grand merci à Michel Collignon pour l'adresse de la Maison d'Abraham située sur une colline à 5 min à pied de la vieille ville par la porte des Lions. La vue sur la vieille ville est fabuleuse en particulier le soir quand tout est illuminé. Je suis en pension complète à 25 euros par jour difficile de trouver mieux. L'accueil est aussi très agréable et le père Michael qui dirige la maison me recevra pour parler de la situation en Palestine.

Après midi repos avec sieste durant deux heures puis j'ai commencé à démonter mon vélo pour le mettre dans son carton. Une pédale résiste mais demain je trouverai la clé nécessaire auprès du responsable de l'entretien.

Demain un groupe de quatre personnes en pension ici m'a proposé de me joindre à eux pour aller à la mer Morte et Massada j'ai évidemment accepté.

Ce matin en revenant avec mon carton je me suis un peu perdu et me suis retrouvé au mur des Lamentations. J'y retournerai sans carton et avec du temps.
Aux repas il y a beaucoup de Francais et maintenant tous savent que je suis venu à vélo. Je discute aussi avec un étudiant arabe qui prépare au calme ses derniers examens pour être avocat. Cest lui qui me renseigne sur les transports.

Je commence juste à admettre que je suis bien arrivé à Jerusalem. C'est à la fois une joie intense et la satisfaction d'avoir mené à son terme un voyage beaucoup plus dur que celui de Dakar. Chaleur plus forte et surtout profil de la route avec beaucoup de montées très raides et c'est là où jai eu du mal. Simultanément je suis en forme car hier j'ai monté 1100m.

lundi 15 octobre 2007

Jour 92

Jérusalem

Invité par un groupe de personnes de l’abbaye Blanche dans la Manche, cette journée a été consacrée à des visites : Massada, Qumram et la mer Morte. Une très belle journée avec des gens plus que sympathiques.

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Le site de Massada est majestueux, 10 terrains de football perchés 300m au-dessus de la mer Morte. Les fouilles et les restaurations permettent de voir l’organisation de la ville, les bâtiments importants, les citernes et le réseau de distribution d’eau, les lieux de culte, les fortifications et le plan incliné construit par les romains avant l’assaut final. Avec à l ‘Est la mer Morte et à l’Ouest des montagnes très déchiquetées faites de rochers friables qui ont au soleil une teinte très chaude. Pour les détails de l’histoire de Massada faire une recherche sur internet....

Qumram est un site fouillé récemment après la découverte par un berger des premiers manuscrits de la mer Morte. Là encore la montagne est très friable et on voit les entrées de nombreuses cavités ou grottes. Là encore le site domine la mer Morte. Les restes de la ville sont moins parlants pour un non-spécialiste mais l’ensemble dégage une grande force, il est émouvant de penser que de tels écrits ont reposé pendant vingt siècles ici.

Dans la mer Morte rien de changé, ça flotte.

Journée chaude et bien remplie, au retour nous nous sommes arrêtés dans une palmeraie ou chacun a glané quelles dattes oubliées lors de la récolte.
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mardi 16 octobre 2007

Jour 93

Lever 6h.

Je profite du soleil levant pour faire mes premières photos de la Vieille ville à partir de la maison.

Vers 8h30 départ avec les quatre de l’abbaye Blanche pour une sortie religieuse.

Nous commençons par l’Esplanade des Mosquées une immense surface dallée et arborée. Le Dôme du Rocher est très beau tout revêtu de faïences multicolores avec en particulier des tons verts et bleus intenses. C’est le deuxième lieu saint des musulmans, c’est aussi le lieu choisi par Ariel Sharon pour défier les musulmans, ce qui provoquera la seconde intifada.

Nous allons ensuite au Saint Sépulcre où on trouve les traces de la croix et du tombeau de Jésus.

Troisième étape le Mur des Lamentations. Je suis allé jusqu’au mur pour demander la paix entre les religions et entre les hommes.

Pour aller d’un lieu à l’autre nous traversons des quartiers juifs, musulmans et chrétiens. L’armée israélienne est partout présente. Les points de contrôle sont nombreux mais souvent décontractés et il m’arrive de douter de leur efficacité.

Repas dans un petit resto arabe et retour à la maison vers 14h

La vieille ville

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Un quartier de Jérusalem Est

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L'esplanade des Mosquées

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Le saint Sépulcre
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Le mur des Lamentations

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mercredi 17 octobre 2007

Jour 94

Il est 15h et je rentre d’une visite au camp palestinien de Dheishe et à l’association IBDAA.

Mon déplacement vers Bethléem s’est effectué en bus et je suis entré et sorti de la ville en passant le check point.

C’est facile à l’aller car on sort d’Israël. Le passage se fait à pied, les militaires israéliens sont totalement isolés de nous derrière des grillages et d’épaisses vitres. Pour ce premier passage il suffit de montrer face à la vitre nos papiers d’identité. Pour les Palestiniens le garde pianote sur un ordinateur et ils passent en 30 secondes. Pour moi c’est encore plus rapide, aucune vérification, c’est presque sympathique mais je suis quand même un peu tendu et peu sensible à cet accueil.

Au retour c’est plus lourd car cette fois on entre en Israël. Les bagages passent aux rayons X et le bonhomme sous un portique. Avec moi la militaire s’énerve, elle me parle puis crie mais comme c’est en VO je ne comprends rien et continue à avancer, Je m’arrête lorsqu’elle commence à hurler et je m’aperçois que je suis passé à cote du portique. Je recule, elle se tait, je passe sous le portique et tout va bien. Premier épreuve réussie. C’est ensuite le contrôle des papiers. Comme ça traîne un peu des palestiniens commencent à s’énerver et poussent énergiquement une porte qui finit par s’ouvrir sur une pièce où un militaire nous regarde derrière sa vitre. Il ramasse les papiers et on sent que ça risque de durer mais à la vue de mon passeport il me fait signe de continuer, pour moi aucun contrôle et je ne connaîtrai pas la suite pour les Palestiniens.

Le mur est impressionnant, haut, massif, aride. Dans la ville il passe au ras des maisons et sert de toile pour les tagueurs locaux avec souvent des slogans politiques du genre « des ponts pas des murs ».

L’accueil au camp est très chaleureux, j’ai pu voir et photographier tout ce j’ai voulu sans aucune contrainte. A la réception c’est Suha qui me reçoit et annonce mon arrivée. Shadi me prend ensuite en charge avec deux Américaines pour nous donner l’histoire du camp depuis 1948 et les grandes dates de la vie de l’association IBDAA. Mon pauvre anglais a rapidement été dépasse par le flot d informations mais on peut les retrouver sur le site www.ibdaa194.org . Bon courage à tous !

Shadi nous fait ensuite visiter le camp : 11000 personnes dont 6000 enfants. Toute la place est occupée par des maisons qui, si elles sont en général inachevées, ont l’air relativement solides. Par contre les rues sont très étroites, en général une voiture ne peut pas y passer. Le seul terrain de jeu des enfants est cette rue car il n’y a pas de terrain vague ou de surface libre. Il reste quelques maisons construites à l’origine du camp, époque où chaque famille avait une pièce pour vivre.

Areej m’a ensuite fait visiter les locaux de l’association et en particulier un nouveau bâtiment. Il permet de développer toutes les activités culturelles et sportives en passant par un atelier de confection pour les femmes et une équipe de basket féminin. Une partie importante sert a une nursery et des classes pré-élémentaires où je suis reçu avec beaucoup d’agitation et un chant et je provoque une grande pagaille car tout le monde veut être sur la photo.

C’est Shadi qui nous a développé le côté politique de la situation. Les réfugiés vivent toujours dans le souvenir des villages dont ils ont été chassé en 1948 à la création de l’état d’Israël. Les noms de ces villages s’inscrivent dans les couloirs et sont sur les portes plutôt que des numéros.
La première intafada a fait 28 martyres dans ce camp, pas 28 morts. Le camp a alors été enfermé dans un mur et il reste en témoignage le tourniquet de la porte d’entrée. La seconde intifada a fait 32 victimes et beaucoup d’hommes sont toujours en prison en Israël, parfois depuis plus de 30 ans.

Pendant notre visite du camp on entend des hélicoptères dans le ciel. Immédiatement Shadi les repère les compte, nous les montre et nous dit que s'ils volent c’est à la recherche d’une cible au sol, ils ne volent jamais sans raison.

Dans le camp tous vivent avec l’espoir de retrouver un jour le village de leurs parents et ils ont refusé les accords d Oslo car ils ne parlaient pas du droit au retour des Palestiniens. La paix me semble alors très très loin.

Comme vous le voyez mes journées sont bien remplies et je suis un peu crevé par tous ces déplacements et ces émotions.

Ce soir je rencontre le père Michaël directeur de la maison d’Abraham pour essayer de comprendre un peu mieux une situation très complexe et demain soir je suis invité par une famille palestinienne, merci Pascal Huissoud et Gilles Marty.
Amitiés à tous
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Pour arriver au check point DSCF5583.JPG
souvenir de l'IntifadaDSCF5532.JPG

DSCF5533.JPG Le camp de DescheDSCF5536.JPG
DSCF5537.JPG Repérage des rues par l'armée israélienne au cours de l'intifada






Visite du nouveau bâtiment de l'association IBDAADSCF5547.JPGDSCF5570.JPGDSCF5575.JPGDSCF5581.JPGDSCF5559.JPGDSCF5573.JPG

jeudi 18 octobre 2007

jour 95

Jeudi 18 octobre

Rencontre avec Frédéric Manns enseignant à l'Ecole biblique franciscaine de Jérusalem.
J'ai de la chance car en ce jeudi il n'y a pas cours pour les 72 élèves de l'école.
Je me présente comme un gapencais ami de Pierre Fournier, l'accueil est chaleureux. Le père est à Jérusalem depuis 35 ans et il a vu beaucoup de changements. Face aux juifs orthodoxes les musulmans se radicalisent et par exemple les filles portent de plus en plus le voile.

La pression exercée par les juifs est forte. IL y a une colonie très dure dans la vallee du Jourdain c'est à dire au bout de la Palestine. Toutes les colonies continuent à grandir et de nouvelles apparaissent continuellement.

Dernièrement une maison était à vendre dans le quartier chrétien de Jérusalem. Une institution chrétienne a offert 500 000 dollars et elle a été achetée 1000 000 dollars par des juifs. Elle est habitée par des juifs, protégée par l'armée ou des hommes en armes et ainsi continue le grignotage de Jérusalem Est. Les chrétiens déja minoritaires voient leur nombre diminuer régulièrement en particulier à cause des départs vers l'étranger.

Il est pessimiste sur l'évolution actuelle de la région.

Le soir je suis invité à manger dans une famille palestinienne.
A 18h30 Judeh vient me chercher avec son fils Ahmad pour me conduire à sa maison à Jérusalem Est. Judeh connaît Gap où il a dormi 2 nuits sans doute chez Annette et il a visité la boutique de commerce équitable Echangeons le monde. Sa femme Khawla me reçoit comme un vieil ami dans un très bel appartement et un repas palestinien somptueux. De l'agneau en sauce avec un riz parfumé et couvert de pignons, salade, fromage, gateaux, fruits, thé et café. Pendant que Judeh fume le narguilé la conversation se poursuit en anglais et en francais. Khawla est très intéressée par les conditions du voyage et nous regardons le site sur un ordinateur portable.

Vers 22h30 je quitte la maison avec Judeh et Khawla. Ils me font d'abord passer par une grande colonie de Jérusalem Est pour me montrer le contraste entre cette colonie moderne propre et bien éclairée et les quartiers palestiniens voisins. Khawla est emue car elle n'y était jamais entrée. C'est très dur pour moi me dit-elle.

Nous nous arrêtons ensuite sur un belvédère du Mont des Oliviers d'où on domine la plaine du Jourdain. Les immenses colonies comme Ma ale Adumin sont fortement éclairées et le contraste est grand avec les villages palestiniens que l'on devine à peine tant ils sont sombres. On voit aussi les tunnels et l'autoroute qui relient directement les colonies à Jerusalem Ouest.

Dans la ville nous avons aussi vu le chantier du tramway construit par le groupe francais Alsthom dans le même but.

Un dernier détour nous permet de voir le mur qui coupe en deux un quartier et barre une rue à moins de deux kilomètres de mon logement.

Nous nous séparons sur un dernier signe de la main avec une émotion partagée.

Un grand merci à ceux qui ont permis cette rencontre et à Judeh Khawla et leurs trois garcons.
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vendredi 19 octobre 2007

jour 96

Vendredi 19 octobre

Départ à 8h pour la porte de Jaffa d'où le bus 20 doit me conduire au Mont Hertzl au mémorial Yad Vashem. Ce bus traverse Jérusalem ouest qui est une ville moderne et vivante.

Je commence ma visite par le mémorial de l'holocauste qui retrace ce qu'a subi le peuple juif pendant 30 ans. Dans un batiment en forme de V renverse dont seul le sommet sort de terre on retrouve toutes les horreurs que des hommes peuvent faire à d'autres hommes.

C'est un moment d'intense émotion. L'organisation de la présentation est chronologique et pour chaque époque elle fait le tour des pays concernés. On y voit beaucoup d'objets, d'écrits, de photos et de textes explicatifs et descriptifs.

Beaucoup de vidéos montrent des rescapés très dignes qui racontent ce qu'ils ont vu et subi. Beaucoup pleurent lorsqu'ils parlent de leur séparation d'avec des parents qu'ils n ont jamais revus ou de soeurs trop faibles pour lutter et survivre. De vieux films montrant les traitements subis par des vivants ou des morts sont pour moi difficilement supportables.

C'est une dure leçon d'histoire où l'on voit un monde civilisé s'enfoncer dans l'horreur et la barbarie.
Beaucoup de documents retrouvés dans les ruines des guettos ou sur des cadavres sont montrés. Il y a des cartes, des films, des wagons,des armes,des chaussures, des livres....

Dans l'immense jardin on trouve les arbres des Justes et le mémorial des enfants avec la reconstitution d'une chambre à gaz et une voix qui égraine à l'infini les noms des enfants disparus. Un juste a par son action participé au sauvetage d'un juif. Chaque juste a un arbre à son nom dans ce jardin du mémorial. Je m'aperçois que c'est difficile à raconter, il faut venir voir.
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samedi 20 octobre 2007

Jour 97

Il y a 38 ans j'étais un jeune père de famille. Depuis Cécile a bien grandi.

Journée calme.
Ce matin j'ai visité le Mont des Oliviers avec le groupe du Secours Catholique. C'est un lieu très fortement marqué par l'histoire pour les chrétiens. C'est ici que Jésus a vécu ses dernières heures avant sa mort.

Belle messe dans une chapelle franciscaine avec une vue imprenable sur le vieux Jérusalem.

Après midi calme avec sieste et fin de l'emballage du vélo. Je suis prêt à partir.
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dimanche 21 octobre 2007

Jour 98

Déplacement avec le groupe du Secours Catholique.
Une heure de bus nous amène à Taÿbe village de 1300 personnes toutes chrétiennes.
En route nous longeons puis traversons le mur sans difficulté particulière, mais l'imbrication des implantations israéliennes et de la Palestine est impressionnante, notre route est pendant un moment doublée d'une autre route réservée aux colons et séparée de la notre par force barbelés.

Nous sommes reçus par la père Raed qui se présente comme arabe, palestinien, chrétien catholique et prêtre. C'est un homme fortement engagé avec le peuple palestinien.

Nous commencons par une messe ou se mélangent l'arabe, le francais et l'italien. Une très belle chorale accompagne le célébrant. Dans la corbeille de la quête on voit des schekels mais aussi des euros et des dollars. Nous échangeons un geste de paix en nous souhaitant Salam al massi, paix pour les gens.

A la fin je discute avec 6 jeunes italiens qui sont ici en militants de la paix et vont en particulier cueillir des olives pendant tois jours. Ils interviennent dans les oliveraies proches des colonies, la récolte y est parfois mise en difficulté par les colons voisins.

Notre visite du village est guidée par de jeunes chrétiens de 14 à 16 ans qui cultivent le francais ou l'anglais après l'ecole et sont fiers de montrer leur village à des étrangers. Ils disposent d'un micro portable efficace et se relaient pour parler. Le Christ est passé par ici, les traces de l'histoire sont nombreuses en particulier dans les restes d'une tres vieille eglise.

Repas de midi chez des religieuses à côté de l'église.

Après le repas nous rencontrons le père Raed qui est ici depuis 5 ans. Le village a une école pour les enfants de 6 à 18 ans. Elle compte 500 élèves dont trente pour cent de musulmans qui viennent de villages voisins. Il a aussi monté un hôpital car avec les barrages il est très difficile de se déplacer. Dans les territoires il y a 300 barrages qui ces dernières années ont vu 76 accouchements et 26 décés de la mère ou de l'enfant. Pour lui vivre avec l'Islam n'est pas un problème, et il pense que nous en Europe ne savons pas.

Son action est multiple, l'huile d'olive du village est vendue en supermarché en France, un nouveau moulin à huile a été installé, l'Europe fait entrer sans taxe 3000 tonnes d'huile palestinienne, le village fabrique et vend des colombes de la paix qui utilisent l'huile d'olive.

Avant de nous quitter il nous adresse deux messages :

Venez nombreux en Israël et en Terre Sainte

Ne prenez pas position pour les Juifs ou les Palestiniens.
Si je partage totalement la première recommandation j'ai du mal à accepter la seconde.
Demain dernier déplacement, je vais à Ramallah rencontrer un Palestinien qui agit auprès des agriculteurs palestiniens.
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du côté de Ramallah
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visite du village

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lundi 22 octobre 2007

Jour 99

C’est mon dernier message depuis la Palestine.

Départ à 6h15 car je ne veux pas rater ce dernier rendez vous à Ramallah. En traversant le vieux Jérusalem j’achète deux pains au sésame pour mon petit déjeuner. Le bus 18 part de la gare routière à côté de la porte de Damas et j’ai un peu de mal à le trouver. Départ vers 7h. Pour sortir la circulation est fluide mais dans l’autre sens c’est un énorme bouchon.

Rapidement le bus est sur de petites routes tortueuses le long du mur. Passage d'un check point sans difficulté. Le bus ralentit fortement car les chicanes sont serrées mais personne ne s’avance pour nous contrôler. Ensuite nous circulons sur de petites et mauvaises routes très différentes des autoroutes qui conduisent aux colonies. Arrivé au centre de Ramallah je demande à une jeune palestinienne et elle me conseille de prendre un taxi pour me rendre à mon rendez-vous, 10 shekels maximum me dit-elle. C’est le prix qui m’est demandé. Le chauffeur accepte de téléphoner à Issa mon contact ici. En fait mon chauffeur s’est trompé de banque et je dois prendre un nouveau taxi pour arriver à la banque de Palestine. 15min après on m’interpelle, « Claude » ? , c'est l’envoyée d’Issa et je suis arrivé car l’Union des Fermiers Palestiniens se trouve à 100m.

L’accueil dans les bureaux est très chaleureux, tout le monde vient me dire bonjour. On me propose un café et Issa arrive, lorsqu'il dit que je suis venu a vélo, je suis l’attraction pendant quelques minutes. Dans la maison il y a aussi deux jeunes français, Claire qui fait son projet de fin d'études à sciences po sur le développement de l’huile d'olive en Palestine et Thomas qui travaille ici après deux ans de coopération.

La maison grouille d’activité et avant de s’occuper de moi Issa participe à une réunion de coordination sur un projet.

Une fois de plus j'ai de la chance, Issa parle français et il est le jeune directeur de PFU, Palestinian Farmer Union.

Un groupe de sept personnes de l’association France Palestine Solidarité arrive, je vais partager leur journée.

Issa commence, les relations avec l’AFPS ont commencé avec le groupe des Alpes de Haute Provence à Tulkarem. Maintenant le projet s'étend à toute la Palestine. Il a un but économique produire une huile d'olive de qualité pour l’exportation, mais aussi social car le producteur reçoit 30% du prix de vente ce qui est très bien pour lui.

Thomas supervise le programme oléicole de PFU et AFPS 68 à Kuffer. L’huile aide à redonner une image positive de la Palestine, elle permet de défendre des terres qui sont cultivées et les AFPS ont en France un rôle d'information et d'action politique.

- Issa : le PFU se développe rapidement passant de 5 à 25 personnes en 4 ans. Les aides apportées au PFU ont permis de démarrer au niveau professionnel et d’avoir une image positive, c’est un syndicat professionnel et un objet de développement.

- Thomas : l’aide extérieure a permis au PFU de devenir indépendant et de lancer de nouveaux projets.
Le PFU coopératives travaille avec 57 coopératives huile, raisin, dattes, légumes, élevage...

Actuellement il n'y a pas de crédit agricole en Palestine et le PFU monte un projet de banque coopérative qui commencera par faire du micro crédit. Le projet oléicole vise un développement économique mais aussi organisationnel pour arriver à peser sur les structures au niveau national. Le développement de la solidarité entre les producteurs est important, on vise à les rendre autonomes et capables de développer leurs propres organisations de syndicats professionnels et autres.

Le travail a commencé avec 4 coopératives oléicoles, 25 sont maintenant dans le projet. L'organisation simple au départ devient de plus en plus complexe, on commence par améliorer la qualité de l’huile puis on travaille sur les vergers et on essaie de réguler la production. Pour la commercialisation on responsabilise les coopératives pour qu’elles deviennent interlocuteurs des acheteurs. Devant le succès de l’action c’est maintenant les agriculteurs qui viennent voir le PFU.

Pour rester sur son vrai terrain le PFU développe des partenariats, la faculté de Beetlhem travaille sur l’organisation. On essaie de créer un institut de normalisation ...

Pour travailler mieux on a défini trois composantes : technique, commerciale et organisationnelle. Le but et de progresser dans chaque composante en ayant à terme des techniciens locaux palestiniens.

Un peu de technique oléicole :

Pour avoir une huile de qualité il faut quatre conditions :

  • cultiver sans engrais chimiques
  • récolter les olives à la main sans gaulage, il y a moins de feuilles et les olives ne sont pas abîmées
  • mettre les olives dans des caisses et non dans des sacs
  • presser les olives dans les 24h. Avant chaque propriétaire presse ses olives une fois par semaine, maintenant on met chaque jours les récoltes en commun
  • stocker l’huile dans des cuves en inox

Le PFU travaille aussi à la régénération des vergers.
On ne veut pas planter de nouveaux oliviers mais améliorer ce qui existe tout en restant palestinien : verger extensif et pluvial, donc non irrigué.

Il est aussi fait des démonstrations de taille.

Le PFU refuse de travailler avec des organisations américaines car leur soutien est toujours soumis à des conditions, signature d'un contrat antiterroriste et choix des projets avec l’accord d'Israël.

La situation économique difficile fait que beaucoup de gens sont pluriactifs. La Palestine évoluera avec l’union de tous les Palestiniens et l’aide de l’étranger.

Je m’aperçois que le compte-rendu de ces trois heures de réunion est très long mais j’espère qu 'il montre un peu la force et la richesse du travail qui est fait ici.

Après un repas pris sur le pouce et en commun, avec force discussions nous sommes partis visiter un moulin et des vergers.
C’est pour moi l’occasion de traverser la Palestine jusqu’à Naplouse, de voir quelques kilomètres de mur, quelques contrôles, Ariel une immense colonie et des vergers d’oliviers qui par endroits couvrent totalement les collines. Le moulin visité est moderne, nous assistons pendant deux heures à toutes les phases de l’extraction de l'huile et nous terminons par une dégustation.

Etant à 100km de Jérusalem je décide de rentrer avec le taxi qui nous a amenés de Ramallah et je fais bien car entre taxi bus barrages et marche à pied j'arrive à la maison d'Abraham après 19h. Trois heures pour faire 100km, en Palestine occupée c'est presque rapide.

Comme vous le voyez cette dernière journée a été bien remplie. Mes bagages sont bouclés et dans 24h je serai en France. Cette fois c'est la fin du voyage.

Merci a tous ceux dont j'ai lu les messages sur Internet, certains jours ils m'ont aidé à avancer.

Claude

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Ramallah
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Le PFU présente son action
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olives en caisses et en sacs
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le moulin
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lavage des olives
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Un agriculteur emporte son huile

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Jérusalem
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jeudi 25 octobre 2007

Quelques idées sur la Palestine après un court séjour

Aprés 10 jours passés en Palestine j'essaie de mettre en ordre quelques idées sans avoir l'ambition d'avoir tout compris.
Question: Combien y a-t'il de Palestiniens ?
Réponse: Les Palestiniens ne forment pas un groupe homogène.
- En Israël il y a 7 millions d'habitants dont 1,3millions d'Arabes ou de Druzes et 1 million de "Russes" , en fait originaires de l'ancienne URSS, et qui pour 40% ne sont pas juifs. Ils ont tous un passeport israëlien.
- Dans les territoires occupés, 1,3 million de Palestiniens vivent à Gaza et autant en Cisjordanie. Ils ont une carte d'identité délivrée par l'Autorité palestinienne. Pour venir à Jérusalem ils ont besoin d'une autorisation qu'ils n'obtiennent pas s'ils sont jeunes ou fichés politiquement. Parmi les Palestiniens de Betlhéem trés peu sont venus à Jérusalem, les deux villes sont distantes de 10km.
- A Jérusalem il y a 750 000 habitants dont 1/3 sont des Arabes. Ils ont le statut de résident de Jérusalem . Les 250 000 Palestiniens ont un passeport jordanien qui leur permet de voyager dans le monde.
- Des Palestiniens vivent aussi à l'étranger et en particulier dans les pays arabes. Ils sont 300 000 au Liban, contituent 1/3 de la population de la Jordanie et il y a des camps palestiniens en Syrie.
Q : Quel est l'état des implantations israéliennes dans les territoires occupés ?
R : Il faut parler de colonies juives car elles sont le fait de Juifs militants. IL y a entre 250 et 300 colonies qui regroupent plus de 400 000 personnes. Certaines sont trés grandes comme Ma'ale Adumin avec 50 000 personnes ou Ariel, d'autres ne sont contituées que de quelques bungalows. Elles sont soutenues par des associations ou des agences semi-étatiques qui agissent avec l'autorisation et le soutien du gouvernement israélien. Toute nouvelle colonie est immédiatement protégée par l'armée. De temps en temps on rase quelques bungalows, l'action est fortement médiatisée pour montrer que l'on est un état démocratique respectueux des lois internationales, mais simultanément les implantations continuent à se développer ailleurs.
Q: Qu'elle est la situation économique de la Palestine ?
R: Elle est catastrophique car dans cette Palestine qui n'est pas un pays rien ne fonctionne et la circulation est trés difficile. Aller de Betlhéem à Ramallah peut prendre un jour pour un Palestinien, il y a 30km entre les deux villes. C'est une économie à la merci de l'administration israëlienne. La Palestine ne survit que par les aides internationales. A Gaza 40% de la population vit avec moins de un euro par jour.
Actuellement trois guerres se déroulent dans le pays.
- Une guerre militaire entre Israël et des groupes palestiniens extrémistes. Elle entraîne des incursions continues de l'armée à Gaza et dans les territoires occupés. L'armée israélienne est partout présente, à l'entrée des villes, au bord des routes et face à tous les mouvements. Les soldats sont en général trés jeunes et ils ont une attitude décontractée. On les voit boire, manger, fumer ou téléphoner sur leur portable. Mais leurs armes sont bien réelles et lorsqu'ils arrêtent quelqu'un pour contrôler des papiers ou un panier, personne ne conteste leur autorité. C'est aussi eux que l'on rencontre pour franchir le mur. Ils sont isolés derriére des vitres et parlent de façon autoritaire limite impolie, mais leur rôle est difficile.
12 000 Palestiniens, des hommes mais aussi des femmes et des enfants sont en prison en Israël, certains depuis très longtemps.

- Une guerre économique. En Palestine rien ne fonctionne, tout est bloqué. C’est une économie de subsistance et de mendicité. Circuler en Palestine est toujours long. Les routes sont étroites et tortueuses et les barrages nombreux. Lorsqu’un bus est arrêté à un barrage, un homme ou une femme, jeune, monte dans le bus avec son arme et regarde les papiers des passagers. En général quelques personnes sont invitées à descendre pour des contrôles complémentaires. Lorsque je suis rentré de Naplouse, au check point entre Ramallah et Jérusalem, la jeune militaire a fait descendre tous ceux qui avaient moins de 30 ans. Les 5 filles voilées sont revenues 10 minutes après, les 3 garçons n’étaient pas là quand nous sommes repartis, ils prendront sans doute le bus suivant. J’ai mis 3 heures pour faire 100km.

- Une guerre de l’information où le Palestinien est décrit comme le terroriste. J’ai beaucoup discuté et rencontré des gens qui défendent la position d’Israël : elle est légitime car tous ses voisins veulent rayer ce pays de la carte. Les colonies ne sont que des pions que l’on utilisera dans une négociation future. Ils mettent en avant le grand travail effectué par les Israéliens face aux retards palestiniens. Chez certains ce discours est sincère mais il oublie totalement les souffrances d’un peuple qui actuellement est soumis et passif face à l’armée israélienne. La grande majorité des Palestiniens veut la paix, la majorité des Israéliens sans doute aussi. Mais l’Israélien apparaît toujours comme une victime et le Palestinien comme un terroriste. Dans les bus j’ai à plusieurs reprises essayé de discuter avec de jeunes juifs. Mais aucun d’eux ne parlant anglais... Pour moi il est impossible que tous ne parlent qu’hébreux, c’est un refus de parler que je ne m’explique pas.

Q : Quelles sont les évolutions possibles ?

R : Il n’y a pas de solution à long terme sans traitement de questions de fond : création d’un état palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies, droit au retour des réfugiés, problème de l’eau …Les murs et les checks points sont la solution actuelle mais en réalité tout reste à faire. A long terme, à plus de 30 ans, personne ne sait ce qui peut se passer. Au milieu de ce pessimisme on trouve des gens qui travaillent au développement de la Palestine sans se poser de questions ou plutôt sans s’arrêter à des problèmes insolubles. Ils pensent qu’un peuple plus fort imposera la paix entre Palestiniens puis dans la région.
Paix en Israël et Palestine est le vœu que je formule à la fin de ce voyage.

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