Tous les articles par marylene

J 13 24 juin

Je suis a Sotermoen après 75km en presque 5h. Étape sans beaucoup d’intérêt. Quelques rivières et beaucoup de sommets enneigés et des forêts de bouleaux.
La nuit a été difficile car le froid m’a réveillé plusieurs fois. La sortie du duvet vers 7h manquait de conviction. Le froid, le ciel totalement bouché… Mais après un bon café et quelques tartines la machine est repartie. La tente pliée et les sacoches remplies je peux charger le vélo et démarrer. 2km et je retrouve la E6. Vers 8h elle est pratiquement déserte mais ça ne durera pas. C’est la grande route qui remonte toute la Norvège, les touristes et les camions y sont nombreux mais ils me doublent bien au large ou attendent sagement derrière moi si un véhicule arrive dans l’autre sens. L’étape a été moins dure que prévu. J’ai bien eu de nombreuses montées mais il n’a jamais été question de faire de la marche a pied. La forme est sans doute entrain de venir. Demain soir je devrais être à l’entrée des îles Lofoten.

J 11 22 juin

Premier réveil à 5h sous une pluie fine. Lever à 7h pour un départ à 8. Le ciel est gris mais il ne pleut pas. J’ai trois campings en vue à 11, 50 et 90km. Je verrai en fonction de la forme et de la météo.

En ce dimanche matin la circulation est nulle. La route longe la mer, souvent à l’horizontale elle est très roulante. J’aurai bien quelques montées mais rien de difficile. En plus il souffle un petit vent favorable qui aide bien le cycliste. Parfois un peu de pluie me rappelle où je suis, mais rien de grave et je ne mettrai jamais mon imperméable. Il fait aussi moins froid et sous mon anorak je n’ai plus qu’une polaire. Par moment j’ai mis mes gants, signe d’une chaleur relative.
16km après 1h et 34 après 2. Ça avance bien

À midi je suis au niveau du deuxième camping au fond d’un bras secondaire du fjord. Repas de midi banal avec pain saucisson fromage et confiture. Même s’il recommence à pleuvoir je décide de continuer car il est tôt et je me sens en forme. En repartant je vire à 180 degrés et je prends le vent de face. Deux tunnels de 3,2 et 2,4 km m’abritent un moment. Face au vent je roule sur le plat à 13 km/h mais le bord de la route côté vent est souvent boisé ce qui m’offre un abri.

Après une vingtaine de kilomètres je vire à nouveau de 180 degrés pour retrouver un vent favorable. Les kilomètres passent vite. Mon compteur indique 80 puis 90 et à 99 je trouve un camping. Immense et peu agréable mais ma hytter est spacieuse et pourvue d’un réchaud, ce soir je mange chez moi.
Le fjord que je suis depuis ce matin fait environ 150km de long. Les rives sont en général pentues et boisées avec des restes de neige qui parfois touchent la mer. J’ai vu quelques élevages de saumons et quelques petits séchoirs à mordues. Peu de bateaux sur l’eau.

De la fenêtre de ma hytter située à 10m de la limite de la marée j’ai une vue magnifique sur le fjord et un bateau qui danse accroché à son ancre.

Je suis à Skibotn après 99 km de pédalage en 5 h 40, une jolie étape.

J 10 21 juin

Journée au camping, la température est remontée à 6°C alors qu’il faisait 4 °C dans l’après-midi.
A 9h après mon petit déjeuner la pluie est toujours là. A 10h rien n’a changé et à 11h je décide de ne pas bouger.
Journée calme ponctuée de repas, de sudokus, de regards sur la carte et de tapes de ces textes. Je ne suis pas expert de la tablette et écrire me demande beaucoup de temps. Je suis quand même en progrès et si je tape toujours avec un doigt, de la main gauche, j’ai compris ou plutôt senti qu’il suffit d’effleurer les touches, la tablette n’est pas une machine à écrire! Je commence aussi à utiliser les mots qu’elle me propose. La pluie a cessé depuis 15h. Demain je roule!

J9 20 juin

J’en suis toujours à attendre une météo un peu clémente. Aujourd’hui il a plu tout le jour et souvent fort, sauf entre 15 et 17h. Pour passer un petit col ( +300m environ ) elle se transforme en neige. Avec un fort vent de face elle me fouette le visage et je dois quitter mes lunettes qui ne sont pas munies d’essuie glaces. Un peu de descente et je retrouve la pluie.
Hier après midi la pluie a été moins forte et moins continue, j’ai un peu regretté mon arrêt de bonne heure. Par contre la température ne dépasse jamais 5 degrés. Aujourd’hui pas de regrets ! J’ai quitté mon camping un peu après 8h car j’ai un supermarché en vue à 12 km et il n’ouvre qu’à 9 h. Au départ je fais le tour d’une immense baie et je me retrouve face à un vent violent, bien sûr toujours sous la pluie.
Les courses sont classiques, l’auvent à l’entrée du magasin m’offre quelques minutes à l’abri.
A la sortie de la petite ville un abribus me permet un arrêt restauration. Avec le froid et la pluie j’ai besoin de carburant. J’attaque ensuite la traversée d’une nouvelle péninsule. Le feu rouge d’un chantier me bloque un long moment au début de la montée. Sans être trop raide la montée est soutenue et il me faut une heure pour faire un peu plus de 6km. Le dernier kilomètre est plus dur car il y a trois stocks de sable sans doute bien utiles en hiver, pour moi c’est marche à pied.
Au col je trouve un abri précaire, j’y discute 5 min avec deux français, le thermomètre extérieur de leur véhicule indique deux degrés. Je profite d’être à l’abri de la neige pour manger. Dans ces conditions tout est long et difficile car il faut quitter le casque, les gants, enlever la housse qui protège le chargement. Il faut encore détacher le sac puis l’ouvrir avant de commencer à chercher le pain et la confiture. Mais manger fait quand même du bien. Avant de repartir il faut tout refaire à l’envers, fermer ce que l’on a ouvert, mettre ce qui a été quitter…
En repartant dans la descente je suis littéralement congelé et je décide de m’arrêter au prochain camping. Quelques instants d’accalmie me permettent un arrêt bienvenu sur un parking au bord de la mer. Aujourd’hui j’ai croisé plusieurs cyclistes, les bonjours sont chaleureux, ils me semblent peu affectés par les conditions. A la cuisine du camping je discute avec un jeune Italien qui a fait 100 km dans la journée. Pour moi c’est 32 après les 35 d’hier.
Comme souvent il faut téléphoner pour avoir une personne à la réception du camping, mais la dame est rapidement là et cinq minutes après mon arrivée dans le camping je suis à l’abri. Dans ma hytter je monte le radiateur qui est au minimum, une douche bien chaude et des habits secs. C’est presque le paradis.
Repas dans la cuisine suivi de deux heures de sieste où je dors bien au chaud dans mon duvet. Message à Marylène puis goûter et il est 18h. Au chaud le temps passe vite. La météo semble mauvaise pour encore deux jours. Si demain matin il pleut je reste ici.

J 8 19 juin

Petite journée de 35 km. Réveil à minuit pour faire une photo du soleil mais le ciel est bouché. Ce matin à 6h il neige ! Départ à 7h sous la neige. le cycliste est en forme 2 km de col facile ! Descente prudente, la neige devient pluie. Je roule avec 2 polaires, anorak et gants. La campagne et la mer sont jolies mais la visibilité est faible. Je m’arrête au 3eme camping sous une pluie battante avant un nouveau col. Je suis au chaud avec un bon moral et les jambes en forme. Je suis logé au chaud après 32 km en passant un col sous 2°C.

J 7 18 juin

Je suis arrêté pour la nuit en altitude au milieu des restes de neige. Mon lit de ce soir est un peu chicos mais le cycliste était fatigué et l’auberge bienvenue, aujourd’hui presque pas de pluie, parfois du soleil mais aussi 20 km avec un violent vent de face. 62km en 5 h15 c’est peu mais je finis fatigué. La moyenne de 11 km/h montre que l’étape a été dure. J’ai reverse trois péninsules avec chaque fois une. La première facile, 30 minutes est elle est derrière moi, la deuxième m’a demandé un peu plus de une heure. Pour la troisième je suis presque au sommet après 1h30 d’effort. La pente raide et le vent fort m’ont parfois transformé en piéton. Dans ces pentes raides le piéton monte a 5km/h alors que le cycliste est à 6. Hormis la fierté du cycliste la marche à pied n’est donc pas un problème.
Les paysages sont spongieux avec une cote découpée à l’infini. C’est une suite de fjords, îles presqu’iles, caps. La côte est rocheuse et je roule rarement au niveau de la mer. Elle est aussi plus habitée avec des villages des campings et quelques commerces.
En deux jours j’ai fait 150km je devrais être à l’heure aux Lofotens jeudi prochain.
360km en une semaine, c’est la plus petite distance depuis que je voyage. Je n’ai pas parlé de la température qui reste basse. J’ai passé la journée avec pantalon long, polaire et anorak.

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J6 17 juin

Aujourd’hui j’ai le wifi dans ma hytter.
Enfin une journée normale de vélo. Levé à 6 h je suis sur la route à 7h. Le temps est correct, moitié nuages et moitié ciel bleu. La température est elle aussi correcte. Il me faut une heure pour traverser Alta et repasser devant le musée ou je suis venu hier. En ville je croise beaucoup de cyclistes, des enfants qui vont a l’école mais aussi des adultes,  nous roulons tous sur des pistes cyclables. 15km la première heure c’est encourageant car ces derniers jours j’ai roulé en général a une moyenne de 10km/h, peu après je roule sur une route neuve ou tunnels et ponts remplacent les virages de l’ancienne route. Il faut dire que je roule sur la E6 la grande route qui va du sud au nord de la Norvège. Pendant 50km ma route fait le tour par l’ouest de l’immense baie d’Alta. Les montages sur l’autre rive sont escarpées et blanches de neige. Je mange régulièrement toutes les deux heures, pain chocolat, fromage et bananes. Un petit vent me pousse mais il devient défavorable lorsque je tourne presque à 180 degrés pour entrer dans l’Altafjord. Le soleil du matin a disparu et sur les montages au fond du nord des nuées apparaissent. La pluie n’est pas loin. La fatigue se fait sentir et je marque vers la fin un arrêt chaque heure. Et c’est la découverte du panneau espéré depuis quelques kilomètres : camping à 1 km. Sur ma carte je sais où il est car elle l’indique mais sur la route c’est autre chose et de temps en temps un terrain a disparu. La réception est fermée mais après quelques minutes de patience je peux occuper la hytter 3. J’y mets en marche le radiateur et c’est la routine de l’arrivée avec douche, lessive et repas. Le fjord est étroit et beau mais la visibilité est faible avec une pluie de plus en plus forte. La route n’est plus le désert de ces derniers jours, j’ai traversé quelques villages dignes de ce nom avec des maisons fortement colorées. L’activité sur la mer est faible. J’y ai simplement vu un ferry et quelques élevages de saumons. J’ai fait aujourd’hui 87km en 5h45.enfin une journée de vélo presque normale!

J5 le 16 juin

Le soleil brille maintenant mais je viens de pédaler une heure sous la neige. Depuis ce matin le temps évolue rapidement, une heure de soleil suivie d’une heure de neige. Le sol blanchit sous la bourrasque puis la neige fond quelques minutes après. Journée calme, lever à 8h30. Sous un ciel gris, on voit sur la mer que la bourrasque arrive. Petit déjeuner sympa dans la cuisine du camping, il y fait chaud, des tables et des chaises sont à disposition ainsi qu’évier et cuisinière. Départ pour la ville ou j’ai tiré de l’argent. Le distributeur s’exprime en français ! Ensuite arrêt course, il me faut un peu d’avance car demain je ne sais pas où je dors. Ce soir nous sommes 7 cyclistes dans le camping, les 6 autres ont pédalé aujourd’hui, parfois sous la neige. Tous partent vers le Cap Nord. Demain je fais comme eux, je roule.
Pendant 2 heures j’ai visité le site de gravures rupestres. Situé au bord de la mer dans un cadre magnifique il présente des gravures rupestres vieilles de 6000 ans pour les plus anciennes. Moment émouvant à imaginer nos ancêtres en train de graver la pierre dans un paysage vierge de toute trace humaine ou presque. Les gravures sont d’une simplicité magnifique.
Au retour je me suis arrêté en ville pour compléter mon équipement avec un pantalon spécial Norvège et des gants. Je suis équipé pour affronter la fin de l’hiver local. Ici on ne pense pas que l’été est dans 10 jours, sauf la nuit où la lumière s’obstine à ne pas disparaitre. J’ai fait 40km aujourd’hui, pas mal pour un jour de repos.

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J4 15 juin

Aujourd’hui 300 km en bus.

Au départ le temps est gris avec du vent mais sans pluie.

Ce matin je quitte le camping à 9h pour un bus à 11h. J’ai le temps de regarder les pêcheurs sur la Tana et de voir attraper un saumon. Ils sont en barque dans le courant avec deux cannes calées et ils rament vers l’amont pour descendre moins vite que le courant et tendre la ligne. Quand un saumon et accroché ils le suivent en se laissant dériver. Quand le poisson est dans le bateau le moteur leur permet de remonter un kilomètre et de recommencer.

Le voyage en bus s’est bien passé même si j’ai changé deux fois de bus avec tout mon chargement.
A Kaprajsok la pluie est mêlée de grésil.

Sur le bord de la route la neige, des lacs gelés…

Sur le plateau avant Alta le bus met les essuie-glace pour balayer la neige. Dehors il fait 1 °C.

J’ai rencontré des cyclistes qui venaient du Cap Nord, comme moi ils ont pris le bus à cause des conditions atmosphériques.

Le 1er camping d’Alta est à l’abandon, un peu plus loin je retrouve le camping où on avait dormi. Je suis au chaud pour 2 nuits !

Demain je vais voir les gravures rupestres.

J3 14 juin

Lever à 6h après un premier réveil à 3h. J’ai gardé ma cartouche de gaz une heure dans mon duvet mais je n’ai droit qu’à une flamme timide et brève insuffisante pour obtenir un café. Je roule sans avoir froid à 7h. J’ai enfilé deux polaires et mon anorak en goretex. La nuit dernière la pluie m’a réveillé deux fois mais ce matin la route est sèche et le vent faible. Mais il fait très froid, les montées restent dures et rapidement la pluie est de retour. Mais j’avance régulièrement, environ 11 km pour une heure sur le vélo. La région est un vrai désert, depuis Kirkenes je n’ai pas vu un bistrot ou un magasin. Un peu avant Tana je mange un morceau sur un parking quand une camionnette s’arrête, la conversation s’engage en anglais et le conducteur m’indique un camping pas trop cher à l’entrée de Tana. J’y suis logé en dur pour 40€ mais c’est nécessaire après la nuit dernière,
Pour sortir de cette zone désertique je prends demain matin le bus pour Alta. C’est un saut de 350 km mais j’en ai parcouru 200 en 2012 et c’est encore le désert.