Jour 28 jeudi 18  août

18-aout '4) (9)De Soit à Budapest 106 km en 7 h 20 min.
Ce matin le rendez-vous avec notre loueur était à 7 h. Il est ponctuel, nous sortons les vélos de la pièce où ils sont garés et nous profitons du garage pour gonfler, laver et graisser la chaîne de nos vélos. Départ à 8 h, petit déjeuner 500 m plus loin dans un kiosque où le café est bon. Le vrai départ se fait sur une petite route et se poursuit sur une belle piste cyclable qui se termine brusquement. Le choix est entre une grande route où la faible visibilité rend notre position délicate et un sommet de digue recouvert d’herbe. Nous choisissons l’herbe. C’est un peu dur à pédaler mais dans le brouillard encore bien présent c’est un exercice agréable. L’herbe laisse parfois la place à une grande trace de la largeur d’un pneu de voiture où rouler est un peu plus facile. Nous croisons deux chevreuils qui s’enfuient dans la brume en nous montrant le pompon blanc caractéristique de leur arrière train.
Mais tout à une fin et nous retrouvons une route. Les indications d’Eurovelo 6 nous éloignent de ce qu’indique ma carte avant de disparaître après une dernière indication farfelue. L’entrée dans Budapest est longue. Nous ne savons pas exactement où nous sommes et la circulation est de plus en plus chargée.
Il est près de 18 h et nous avons 100 km dans les jambes quand nous commençons à chercher un hôtel. Le quatrième nous donne une chambre pour une nuit. Demain dans la matinée il sera sans doute plus facile de se loger pour la dernière nuit de Jean qui reprend l’avion samedi.
Ce jeudi marque la fin de notre quatrième semaine de vélo. Avec 623 km c’est notre meilleure semaine. En 28 jours nous avons fait 2083 km.
Pour Jean c’était son premier voyage au long cours. Plus de 2000 km, c’est une réussite.

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Jour 27 mercredi 17 août

Ce matin au réveil Jean va mieux après une bonne nuit. Le ciel est gris et tôt ce matin j’ai entendu la pluie.
Le petit déjeuner se prend à 500 m de notre hôtel, c’est un buffet sympa.
Vers 9 h nous sommes prêts à partir, le ciel est gris mais sans plus. Après trois kilomètres nous commençons à nous faire mouiller. Un pont de chemin de fer va nous abriter pendant une heure. Lorsque nous repartons le ciel nous laisse espérer une amélioration mais rapidement la pluie recommence et nous pédalons deux heures sous une pluie par moments forte. J’ai habillé mes sacoches et mis ma veste de pluie. Vers midi le temps commence à s’arranger et il ne pleuvra plus de la journée qui se terminera même sous le soleil.
Nous avons eu 30 kilomètres de routes en général peu fréquentées mais aussi 50 kilomètres de très belles pistes cyclables souvent très récentes. Larges de deux mètres elles sont formées d’un beau ruban d’enrobé, un vrai plaisir pour le cycliste.
Dix kilomètres de pistes non revêtues n’ont pas entamé notre moral..
L’étape calculée à 74 km se termine avec 92 km au compteur. Sans doute une erreur de calcul, mais aussi parce que ce soir la recherche de l’hébergement a été longue. Pas d’hôtel à Solt contrairement à ce que dit mon guide, on finit par nous indiquer une station service, à quatre kilomètres où on pourrait loger. Dix minutes de vélo pour trouver une station fermée. Mais un numéro de téléphone sur la porte me permet de parler à quelqu’un qui appelle quelqu’un qui parle un peu anglais… Et dix minutes plus tard nous sommes logés. Deux sandwichs feront notre repas du soir et après une bonne nuit nous serons prêts à passer demain le cap des 2000 km.

De Baja à Solt 92 km en 6 h 30

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Jour 26 mardi 16 août

96 km en 6 h 25 entre Sombor et Baja.
Ce soir les troupes sont un peu fatiguées car la journée a été longue sur le vélo. Nous sommes arrivés à Baja vers 16 h. Trouver une banque et le taux de change avant de retirer de l’argent, trouver un hôtel et faire les formalités puis prendre une douche et il est déjà 17 h. Jean se repose sous la couette car je crois que la journée l’a éprouvé. Il est enrhumé et a un peu de mal pour manger. Une bière et un bon repas et j’espère que tout va repartir.
C’est notre deuxième nuit dans un hôtel chic. La fatigue à l’arrivée nous enlève l’envie de chercher longtemps et puis 50 euros la nuit avec le petit déjeuner c’est 25 euros chacun.
Ce matin nous avons eu droit à un buffet en libre-service, idéal pour des cyclistes avant l’effort. Nous avons fait tranquillement nos 30 derniers kilomètres en Serbie. Je suis repassé devant la maison où en 2007 on m’avait offert une tomate alors que j’étais encore réticent à l’idée de pédaler en Serbie.
Le changement pays s’est fait sans difficulté. La police serbe n’a pas tamponné notre passeport contrairement à ce qui a été fait à l’entrée. En Hongrie nous avons retrouvé l’Union européenne. Nous avons décidé de pousser jusqu’à Mohacs après le casse croute de 10 h. Mais la ville est de l’autre côté du fleuve… Donc pas de banque et pas d’argent local. Mais la buvette a accepté nos euros pour de l’eau et 2 bières.
Les 30 km restants se sont faits sur une digue et un beau ruban d’enrobe souvent réservé aux cyclistes. Un vrai plaisir malgré la chaleur.
Mon compteur affiche 1880 km en distance totale.

J 25 lundi 15 août

Karavukovo Sombor 75 km en 5 h 20 min.
Pour une fois nous sommes réveillés avant 7 h ! La négociation du petit déjeuner est un peu difficile avec le cuisinier qui ne parle que le Serbe mais nous avons eu du café, du pain, de la confiture…
Aujourd’hui encore le pédalage a été calme sur de petites routes dans la campagne ou au sommet des digues. Peu de voitures. Quand même quelques kilomètres non goudronnés et 6 sur de l’herbe.
Repas de midi dans un bistrot, on prend une bière et on mange sur nos provisions c’est à dire pain, saucisse fumée et vache qui rit. Assis à l’ombre c’est un bon moment de repos pour les jambes et les fesses.
Nous croisons toujours un nombre de ruchers impressionnant. Ils sont installés au pied de la digue du côté campagne. À certains arrêts on voit les abeilles au travail avec beaucoup de pollen sur les pattes.
Demain nous pédalons en Hongrie, il reste environ 250 km pour Budapest.

Jour 24 dimanche 14 août

 

On est arrêté à Karavukovo après 87 km en 5 h 40.
On est installé dans un petit hôtel où personne ne parle une autre langue que le Serbe. J’ai négocié notre passage au téléphone avec quelqu’un qui parle anglais, peut-être la fille de notre hôte. Notre chambre a deux pièces pour 3000 dinars soit environ 25 euros. Le repas du soir avec une salade et du poisson et le petit déjeuner. J’écris après le souper, le poisson est un avant de sandre de 800 g que j’ai aussi négocié car ils voulaient nous préparer tout le poisson.
Nous sommes arrivés vers 15 h, il est maintenant 17 h et je viens de négocier le paiement en euros. C’est d’accord, mais connaître le taux de change est plus difficile, mais ça y est.
La journée de vélo a été exceptionnelle, nous avons vu moins de cinquante voitures. Nous avons roulé sur de très petites routes et sur la piste cyclable au sommet de la digue qui longe le Danube. Un grand plaisir de pédaler sans se soucier de ce qui arrive devant ou derrière.
En 90 km nous avons vu un seul vrai village avec un magasin. Les quelques autres sont des hameaux avec de temps en temps d’immenses bâtiments qui ont dû être des kolkhozes à une autre époque.
La campagne est riche et de grande agriculture, soja, maïs et tournesols se partagent l’espace en champs immenses. C’est une campagne totalement déserte, ni village ni habitant…
À midi nous avons mangé sur nos provisions en face de Vukovar. Les relations à avec la Croatie semblent se normaliser car il est indiqué qu’un bac permet de traverser le fleuve. Mais il n’y a pas trace d’un horaire ou d’un policier chargé de tamponner les passeports.
Nous venons de manger, !e poisson était du sandre, un régal !

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Jour 23 samedi 13 août

Jour 23 13 août

De Stari Slankame à Baska Palenka 90 km en 6 h 20.
Nous sommes à 1500 km à l’est de la France et notre heure en Serbie est celle de la France. Ici le soleil se lève donc très tôt. Ce matin pas de petit déjeuner avant 8 h, le réveil sonne donc à 7 h 30 sous un grand soleil. Nous discutons un moment avec un couple de jeunes français qui descendent le Danube. On échange quelques renseignements et quelques impressions mais il me semble que le ressenti dépend beaucoup de chacun car dans ce qu’ils disent j’ai du mal à retrouver mon vécu de 2007. Un bon moment quand même. Ils envisagent un voyage vers le Cap Nord et me questionnent sur mon expérience. Au passage notre demi pension nous a coûté 20 euros par personne, avec hier soir un sandre délicieux au menu.
Hier soir notre arrivée s’est faites en descente. Ce matin en repartant pour retrouver notre route, elle s’est transformée en montée ! 10 minutes de pédalage sérieux, mais la forme est là et je ne me rappelle même plus que par moment je suis asthmatique.
La matinée nous conduit à Novi Sad. Route contrastée avec une lente montée sur une petite route de campagne parfois pavée et une descente rapide sur une grande route à forte circulation. Nous retrouvons le Danube avec plaisir. Le pont qui le traverse est récent, sans doute reconstruit après la guerre qui a suivi l’éclatement de la Yougoslavie. Un resto face au fleuve nous sert notre repas de midi, une grosse salade composée pour chacun. La sortie de la ville se fait sur une belle piste cyclable qui se poursuit au sommet de la digue qui isole le fleuve. Mais lorsque le goudron disparaît nous décidons de retourner sur la route. Nous terminons la journée par 25 km d’une route assez fréquentée, mais dans l’ensemble les automobilistes sont calmés. Pas de difficulté pour trouver un hôtel en ville.
Une bonne journée où nous avons passé le cap des 1600 km.

Jour 22 vendredi 12 août

De Pencevo à Sgari Slankame. ( à mi chemin entre Belgrade et Novi Sad ). 76 km en 5 h 30.
Ce matin au réveil le soleil brille ! La température est fraîche mais on peut oublier l’épisode pluvieux d’hier. Petit déjeuner succinct sur nos provisions qui commencent à dater. Le pain en tranches est moisi, nous devons nous rabattre sur un vieux quignon et de la confiture.
Le départ se fait avec une veste polaire et c’est parti pour traverser Belgrade. 30 km très variés, des routes surchargées mais aussi une vraie piste cyclable après la traversée de la Sava, un affluent du Danube. Entre Pencevo et Belgrade nous roulons sur une 2×2 voies qui possède en plus une voie pour les bus où nous roulons en sécurité. Le pont sur le Danube est plus stressant car notre voie réservée n’existe plus, mais avec un peu de patience on finit par changer de rive. Dans Belgrade c’est un peu compliqué mais il me reste quelques souvenirs de mon passage en 2007 et nous trouvons la piste cyclable qui longe le Danube puis la Sava.
Le pont qui permet de traverser la Sava est devant nous, 20 m plus haut, mais un panneau d’Eurovelo 6 nous indique que la boîte vitrée que nous voyons accrochée au pont est un ascenseur à vélos ! Un homme commande la machine qui nous dépose sur la piste cyclable qui borde le pont. Nous traversons à pieds pour profiter de la vue. La sortie de la ville est plus calme que l’entrée mais la circulation reste intense et les vélos ne sont pas toujours respectés comme ils le méritent.
De toute la matinée nous n’avons mangé qu’un morceau de gâteau au  bord de la piste cyclable, c’est donc à 11 h 30 que se fait l’arrêt repas. Menu en serbe avec un serveur qui ne parle que cette langue. Le hasard faisant bien les choses, j’ai mangé une salade de chou et du porc grillé avec des frites.
Après midi un peu longue sur des routes de plus en plus petites et un vent de face tenace. Lorsque nous décidons d’arrêter, une descente sèche nous ramène sur les rives du fleuve où nous sommes logés pour  vingt euros dans de très bonnes conditions.

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sandre du fleuve
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notre hôtel

Jour 21 11 août

De Kovin à Pancevo. 42 km en 3 h 29 min
Petite étape pour cause de pluie. Hier soir nous avons eu un gros orage sur Kovin avec un beau son et lumière de tonnerres et d’éclairs. Ce matin au réveil le ciel est gris et le vent du nord ouest. Petit déjeuner continental bon et copieux à l’hôtel.
Départ tranquille car par rapport à hier la température a baissé de dix degrés, ce matin je roule avec une polaire ! Dans la campagne nous voyons de nombreux champs de tabac et dans les villages il y a des hangars, toujours situés en hauteur, et aux côtés faits de lattes de bois non jointives. Ces pièces fortement ventilées sont sans doute des séchoirs à tabac. Les villages sont toujours pimpants, l’herbe entre les maisons et la route est tondue. La circulation est calme, en Serbie des limitations de vitesse existent et elles semblent respectées. Contrairement à la Roumanie il n’y a pas de nouveaux riches qui roulent à grande vitesse dans de grosses voitures allemandes.
Vers 10 h notre situation s’est un peu compliquée car il a commencé à pleuvoir. Arrêt dans un abri. Redémarrage en tenue de pluie pour les cyclistes et mon vélo. Deuxième arrêt dans un bistrot. Nous nous contentons d’un café car le cuisinier ne commence qu’à 14 h ! Après 30 min nous décidons de continuer car la pluie continue tranquillement. Une piste cyclable modeste nous permet pendant quelques kilomètres de sortir de le circulation. À Pancevo nous laissons la rocade aux voitures et optons pour le centre ville.
Pour voir l’évolution du temps nous mangeons un plat de pâtes et buvons une bière. La situation n’évoluant pas nous décidons de dormir sur place.
Mon compteur indique 1460 km à la fin de notre troisième semaine de vélo. Ces sept derniers jours nous avons parcouru 540 km. À ce rythme nous serons à Budapest dans huit jours.

Jour 20 10 août

Bazias Covin. 92 km en 6 h 40.
Depuis la fin de matinée nous pédalons en Serbie. Le passage de la frontières s’est fait sans difficulté. Une dernière banque roumaine nous a permis de transformer en euros les leis roumaines que nous avions en trop et en Serbie ces euros et les leis restantes se sont transformés en florins serbes.
La circulation n’a jamais été intense. En Roumanie nous avons remonté une vallée très différente des rives du Danube. Une rivière avec un bon débit et du maïs un peu partout.
En Serbie c’est la même chose mais rapidement on sent que ce pays est en avance par rapport à celui que nous venons de quitter. Les maisons sont pimpantes et le premier bistrot où nous prenons une bière pour fêter ce passage est joliment aménagé.
La banque à laquelle je me suis adressé pour changer n’a pas réussi à remplir les papiers nécessaires. Je pense qu’elle n’arrivait pas à partir de mon passeport à remplir les cases de son ordinateur. Elle m’a rendu passeport et argent et m’a conduit dans la rue à la boutique d’un changeur privé qui a tout fait en une minute sans remplir le moindre papier. Bureaucratie quand tu nous tiens…
Nous avons en Serbie trouvé les premiers panneaux Eurovelo 6. En suivant leurs indications nous avons fait 20 km sur une digue le long du Danube. Un peu éprouvant pour les fesses mais nous avons vu des dizaines de hérons, des centaines de cormorans et sans doute des milliers d’oiseaux.
Nous sommes dans un hôtel chic, il aurait sans doute fallu négocier le prix, mais c’est difficile quand on arrive dans un pays. Il faut s’habituer à la monnaie, aux habitudes, aux prix… On fera mieux demain après avoir dépassé Belgrade

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Jour 19 mardi 9 août

Berzasca  Bazias. 62 km en 4 h 3 min.
Nous sommes à la sortie des Portes de Fer et devant nous il y a un crochet de 50 km pour aller passer un poste frontière et revenir au Danube. Crochet sans hébergement annoncé. Comme hier nous sommes logés au ras du fleuve sans climatisation et avec des douches communes, mais notre chambre au premier étage donne directement sur le Danube.
Ce matin le départ s’est fait calmement vers 9 h. Le petit déjeuner commandé pour 7 h 30 n’est arrivé qu’à 8 h. Nous avons eu le temps de discuter avec deux cyclistes, père et fille, partis de Ruse ils pensent pédaler jusqu’en Alsace. Nous les avons revus dans la matinée mais ils pédalaient beaucoup plus vite que nous et l’horizon les a avalés !
Une banque m’a permis de changer les leis que nous avions en trop. Avec un taux correct j’ai récupéré des euros, sans signature ni papier écrit…
Cette étape est la plus rapide de notre voyage. Sur une route quasiment horizontale et bien revêtue, avec un léger vent arrière, notre moyenne dépasse légèrement les 16 km/h.
C’est avec un peu de nostalgie que de l’autre côté du fleuve je vois la route serbe sur laquelle j’ai roulé en 2007 en route vers Jérusalem. J’ai reconnu le camping et le château qui se trouve à l’entrée des Portes de Fer.
Demain nous roulons en Serbie.

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