Un jour de repos après deux grosses semaines de vélo et 1150km.
Si on enlève les six jours de vacances aux îles Lofoten, je voyage depuis trente jours. J’ai pédalé 26 jours et fait 2003km. J’ai eu beaucoup de mauvais temps les deux premières semaines et souvent chaud depuis.
Aujourd’hui il pleut depuis midi mais je crois que la météo est optimiste pour demain.
Pas de problème matériel, pour le vélo il suffit d’appuyer sur les pédales et il avance, la tente résiste bien au vent et à la pluie, le réchaud chauffe et je suis bien au chaud dans mon duvet. Question ravitaillement il faut être prudent car je peux faire cent kilomètres sans rencontrer un magasin. Je ne parle qu’en anglais donc pas beaucoup mais j’arrive toujours à me faire comprendre.
Les paysages sont très variés, fjords, bords de mer, campagne agricole, collines et montages. De temps en temps un village ou une ville. Beaucoup de maisons perdues dans la nature, sans doute des résidences secondaires. Peu de contacts avec la population que l’on voit rarement dehors, mais on me répond toujours avec calme et efficacité.
Le pédaleur va bien malgré quelques petits bobos. Le moral est excellent, j’arrive même à regarder la pluie avec détachement.

Demain je continue vers le sud et Bergen à environ 500 km. L’étape sera courte si je veux dormir dans un camping.

Molde après 96km en 6h35.
A mon réveil à 6h le ciel est noir, dehors tout est trempé mais il ne pleut pas. Je décide de ralentir le départ pour voir l’évolution du temps. Je démarre à 8 h, rien n’a changé.
Quelques kilomètres le long du fjord, la traversée d’une péninsule et j’arrive a Balsa pour le ferry de la journée. 15 min d’attente, 45min de navigation et je retrouve la terre ferme. Il est 11h30, j’ai fait 27km et il en reste 50 pour le premier camping.
Avant de repartir je mange un morceau avant de traverser une nouvelle péninsule. La route n’est jamais plate mais j’avance tranquillement sous un ciel qui semble se dégager.
Je retrouve la mer dans un fjord parsemé d’ilots et traverse deux immenses ponts dont un suspendu de 1,2km.
Une longue montée m’occupe pendant 45min et à 75km je constate que le camping visé n’existe pas. Ce sera Molde 20km plus loin.
Le temps évolue dans le mauvais sens et j’ai juste le temps de monter ma tente avant le début de la pluie.
Deux heures plus tard le ciel s’éclaircit mais tout est à nouveau trempé.

Une belle journée de vélo avec 90km en 6h15. Parti de Orkanger ( 30km à l’ouest de Trondheim) je suis arrivé à Linsky à 120km de Trondheim. Je roule sur la route E39.
Réveillé à 5h je décidé à 5h30 de me préparer et je roule avant 7h. Le soleil brille mais à l’ouest, vers l’océan, le ciel est chargé.
Rapidement je quitte le bord de la mer et commence à monter. Les nuages avancent. Après 2h et 28km je frôle les nuages et il commence à bruiner. Équipé pour la pluie je continue à avancer sur une route détrempée. Les montées et les descentes se succèdent sur un plateau où je croise quelques grues, des oiseaux qui se restaurent dans un champ.
Vers 11h une éclaircie momentanée me permet de manger un morceau au bord de la route. Arrêt bienvenu car le moteur commence à manquer de carburant.
Vers le km 60 une longue descente me ramène au fond d’un fjord que je vais longer pendant 70km. La pluie devient forte, une remise se présente, j’y gare mon vélo avant de frapper à la porte de la maison voisine. La dame qui sort me donne un accord souriant et me propose un café que je bois après avoir mis des vêtements secs. J’ai envie de lui demander de dormir dans la remise mais je décidé de continuer lorsqu’elle me dit qu’il y a un camping à environ 10km.
Pour y arriver il me faut faire 22km sur une route vallonnée. Pas de hytter libre mais un appartement pour quatre personnes. Un peu cher pour moi seul mais j’y suis bien an chaud et toutes mes affaires sont entrain de sécher.
J’ai eu Marylène par visiophone, ce soir elle me remplace pour un interview sur une radio locale à propos de la situation en Palestine. Nous avons évoqué les questions prévues. C’est dans ces moments que je me sens loin, mais c’est aussi un peu ce que je recherche en voyageant à vélo.

Hier soir je me suis couché tard car j’ai partagé le repas de deux Français qui commencent a Tromdheim un voyage à vélo de quatre semaines. Pour leur première journée ils se sont lancés dans un tunnel interdit aux vélos. Ils ont fait demi tour après un kilomètre car ils se sentaient en danger. L’axe central du tunnel étant matérialisé les voitures ne pouvaient pas les doubler… Bouchon, klaxon… En ressortant ils sont tombé sur la police qui les a gardé 30 minutes pour faire un rapport!
Elle a l’expérience du voyage à vélo, lui pas. Elle a en particulier pédalé seule en Amérique Latine pendant quatre mois. Ils ont environ 35 ans et sont sans doute depuis peu ensemble. Le résultat est étonnant car il essaie de montrer qu’il sait et elle le laisse faire avec un regard attendri puis inquiet quand il allume le réchaud à essence.
Du coup ce matin départ vers 9h sous un ciel chargé. Rapidement j’ai eu droit à 15 minutes de pluie fine sans trouver d’abri. Les choses se compliquent rapidement car la route E39 que je veux suivre est interdite aux vélos sur une quinzaine de kilomètres pour cause de tunnels. Il faut prendre l’ancienne route que je n’ai pas vue. A Melthus un monsieur à qui je demande ma route me conseille de faire demi tour. 5km en arrière je ne trouve toujours pas jusqu’à ce qu’un cyclo français me montre que ce que je vois comme une bretelle d’accès à la route interdite est aussi l’amorce de l’ancienne route. Pour moi ça a été beaucoup d’arrêts pour interroger une carte incapable de me renseigner.
Courses a 11h30 car après le week-end mon sac à nourriture sonne creux. Passage par une pharmacie pour acheter de quoi soigner un bouton mal placé. Le médicament préconisé par mon médecin personnel, ma fille Cécile demande une ordonnance. On m’a donné un équivalent qui va je l’espère faire disparaître une douleur tenace.
Vers 14h le ciel est chargé, je décide de m’arrêter 8km avant Orkander et loue une hytter pour la nuit.
Douche, lessive et deux heures de sieste. Mes appareils sont rechargés, la vie est belle même s’il commence à pleuvoir.

Une super journée sous le soleil. Après 96km de vélo et 30 min de ferry je suis arrivé à Flakk à 10km à l’ouest de Trondheim. 6h30 sur le vélo. Levé à 5h45 j’ai démarré à 7h pour profiter de la fraicheur matinale. Même si sur la route j’ai bu quatre litres d’eau, la chaleur a été moins dure que la veille où le temps était orageux. J’ai commencé la journée par 33km sportifs pour arriver au bout du fjord, 25km plus calmes dans la campagne avant de prendre à gauche la route 715. Elle déploie ses kilomètres dans une campagne agricole et calme pour le cycliste. Mais après le kilomètre 70 j’ai eu droit à une longue montée qui m’a demandé une heure dont quinze minutes à pied. Mais le moral est au beau fixe et même la marche ne l’atteint pas. Mais comme toujours la montée est suivie d’une descente qui me ramène au bord de la mer. Dix minutes d’attente et c’est le ferry gratuit pour les vélos, une première. C’est une liaison importante où trois bateaux circulent constamment. En sortant du ferry j’ai trouvé le camping annoncé par mes cartes. Ensuite c’est la routine du soir, montage de la tente, douche bienvenue après deux jours de sueur.. L’écriture de ce message terminée je vais préparer l’étape de demain et ce sera l’heure de manger.

Réveil à 6h sous un ciel chargé et des tonnerres dans le lointain. Pliage accéléré pour que tout reste sec puis petit déjeuner dans la cuisine du camping.
Départ 7h30. A 7 h 45 la pluie commence. J’enfile mon Kway et habille mon vélo. 1km et je trouve un abribus où je me mets à l’abri. Après 15 min la pluie est finie et je redémarre sous un ciel très noir qui va s’éclaircir peu à peu. A partir de 10h je pédalé dans la chaleur sous un ciel bleu
56km et je quitte la route 18 sur laquelle je roule depuis 9 jours. En prenant adroite la petite route 720 j’évite la E6 et sa circulation. Dans la journée j’ai rempli deux fois mes bidons dans des garages.
A Follaffoss je m’arrête à nouveau pour prendre de l’eau, au cimetière cette fois. Un homme travaille dans son jardin, je m’avance pour lui demander s’il connait le camping que ma carte indique 10km plus loin. Il ne sait pas mais l’indique une aire naturelle à côté de la mer à 200m.
L’endroit est agréable, un panneau indique que le camping est possible, et il y a un robinet.
La fin de la route 17 était gentillement vallonnée dans une campagne agricole, par contre la 720 qui longe la mer est plus tourmentée avec des montées courtes mais sèches.
81km en 5h20.

76km en 4h45.

Une journée étonnante, en partant ce matin j’ai décidé de m’arrêter à Namsos pour un après midi de repos. J’avais compte 46km, en fait il y en a 61 ! Après un passage au supermarché et j’en suis à 66.

Après avoir mangé et planté ma tente je constate que mon téléphone n’arrive pas à se connecter. Un passage par la réception du camping me montre que le problème vient de mon appareil. Retour en ville, dans un magasin Telenor je tombe sur deux jeunes sympas et efficaces.
Le problème vient de la carte SIM. Les cartes norvégiennes ne vont pas sur mon téléphone… Finalement ils m’offrent un vieux téléphone, ils y transfèrent tous mes contacts, je paie un abonnement et je peux appeler Marylène. Ils sont bloqués à Francfort depuis plus de 24h et leur départ n’est toujours pas programmé.

La partie vélo a été facile. Il y a bien eu quelques montées mais la route qui suit une rivière dans une plaine agricole est dans l’ensemble très roulante.

Belle journée de soleil mais ce soir le ciel semble se couvrir, mais demain est un autre jour…

Étape longue, dure et belle. Je pensais m’arrêter après 71km, mais le camping visé semble n’avoir jamais existé, le suivant est fermé et lorsque je m’arrête j’ai fait 89km en 6h20.
Dure car après le bac entre Vennesund et Holm je me suis rapidement trouvé sur les rives de fjords. Ce n’est plus une plaine agricole mais une suite de montées et de descentes avec en prime une forte chaleur. Beaucoup de montées se font à 6km/h et la répétition finit par fatiguer. Les bidons d’eau se vident à grande vitesse. J’ai refait le plein dans un garage et bu un coca à 65km. Il m’a redonné de l’énergie pour la fin de l’étape.
Une étape belle par les paysages rencontrés en particulier le long des fjords.
Il fait toujours aussi beau et chaud. Hier soir j’ai demandé la météo au gérant du camping, sa réponse est intéressante : aujourd’hui il fait beau, vivons cette belle journée, demain est un autre jour!

Je voulais une étape courte pour faire la sieste, aujourd’hui c’est raté peut être demain.

Ce soir je fête une bonne semaine de vélo en mangeant au restaurant. 555km en 7 jours, pour ce voyage c’est un record. J’ai passe le cap des 1400km.
Ce matin j’ai fait 30km sur l’ile de Vega. Campagne tranquille qu’il faudrait voir en hiver. Beaucoup d’oiseaux, huîtriers pies, courlis avec petits et une bande d’une cinquantaine d’oies. Mais pas d’eiders ou de macareux.
1h30 d’attente pour un bac a 13h. Ensuite 60km sur le continent dans une campagne sympathique pour le cycliste.
Camping à Vennesund à côté du ferry de demain matin.

Ce matin ferry à 9h30 pour Nesma. Puis 2h30 d’attente pour le bateau vers l’ile de Vega où j’arrive à à 19h30. Le camping est à 200m de la sortie du bateau, il y a beaucoup de vent mais les tentes sont à l’abri d’une paroi rocheuse. L’ambiance est bonne, beaucoup de cyclistes, des marins et aussi quelques touristes plus classiques.
Aujourd’hui j’ai pédalé avec Bernard qui habite Dax. Il est sur le trajet Cap Nord Bergen. Son projet est sur plusieurs années de relier le Cap Nord à Gibraltar.
Après une montée de 3 km la journée cycliste a été calme pour la première fois du voyage. Nous circulons sur une route légèrement ondulée dans une etroitrc plaine au pied de la montagne. La seule culture est de l’herbe. Les balles rondes enveloppées de film blanc parsèment la campane. Très peu de bovins visibles, beaucoup de moutons vers la montagne.
Repas de midi à Sans nessjoen où j’ai trouvé des cartes pour la suite de mon voyage. Quelques gouttes de pluie.
A 16h nous sommes à Tjotta. Bernard embarque à 17h pour la suite de la route 17 et moi à 18h30 pour l’ile de Vega. Bon voyage Bernard.

79km en 4h50.