J16 : Vendredi 27 juin

Trouver un logement pour la suite a été un peu long car dans certaines zones touristiques les prix sont exorbitants. Finalement est à Napp que nous trouvons un rorbu typique pour 500 couronnes la nuit. Nous y avons deux chambres et une cuisine, super pour nous quatre.
Après le repas du soir quelques kilomètres en voiture nous amènent sur un petit chemin où une balade à pied de deux heures nous permet de voir un beau soleil de minuit.

2014-06-27 soleil-de-minuit

J15 : Jeudi 26 juin

Hier soir Pierre, Monique et Marylène sont bien arrivés à Tronso après deux escales pour cinq heures de voyage. Pour moi la soirée a été calme, j’ai simplement assisté au retour de mes voisins qui sont là pour la pêche. Chaque bateau ramène quelques dizaines de morues, rien de bien impressionnant car les poissons ne sont pas très gros,sauf un de 5,5kg. Par contre les pêcheurs ont des vêtements chauds et imperméables car en mer il ne doit pas faire chaud.
Ce matin je retrouve mes voyageurs à Tjeldsund Bru, ils arrivent de Tronso en voiture et il leur faudra quatre heures et moi je n’ai que trente kilomètres à faire.
Je suis sur la route vers neuf heures en commençant par un kilomètre de marche à pied sur le chemin de terre qui me ramène à la route 825. Pour moi c’est ensuite une longue flânerie sous un ciel clément et devant une mer sympathique vivante et colorée. Je marque plusieurs arrêts photos et nourriture pour arriver vers 11h à notre point de rendez-vous. Je trouve une place pour mon vélo et un endroit où s’asseoir au soleil et je n’ai plus qu’à regarder le temps passer. Les bus se succèdent des gens en descendent, d’autres embarquent. Je suis frappé par le nombre de glaces vendues par le magasin voisin. Il est vrai que le temps semble s’être mis au beau même si la température ne doit pas beaucoup dépasser les dix degrés. Mais pour la Norvège c’est sans doute une très belle journée.
Mes trois voyageurs arrivent vers 14h30. Après quelques embrassades un café nous permet de lancer la suite de notre voyage, ils sont là pour deux semaines et nous allons en passer une ensemble. Nous partons vers les îles Lofoten, eux en voiture et pour aujourd’hui moi en vélo. Ils partent à la recherche d’un hébergement où je les rejoindrai. Ils ont un peu de mal à nous loger et finissent par m’annoncer qu’ils ont fait 50 km qui se terminent par une longue montée avec en particulier un kilomètre à 11%. Il me faudra plus de trois heures pour les rejoindre. La route est belle avec quelques portions de pistes cyclables, mais les montées s’enchaînent régulièrement et le cycliste commence à fatiguer un peu. Arrivé au pied de la longue montée finale j’ai la bonne surprise de voir revenir vers moi la voiture qui me décharge de la totalité de mes bagages. Le passage est effectivement difficile mais l’entraînement commence à venir après deux semaines sur la route et c’est sans trop de mal que je retrouve mes compagnons de voyage. Pour la nuit ils ont trouvé une hytter agréable pour quatre personnes.
Nous commençons par une bonne bière au restaurant du camping. Pour la suite de la semaine mon vélo est inutile et encombrant, je négocie de le laisser pour quelques jours à côté de la maison des gérants d’amis. Je reviendrai dormir dans ce camping avant de reprendre la route.
Demain je suis en voiture et seul Pierrot à le droit de la conduire. C’est le début d’une semaine de repos avec un beau temps qui semble établi.

J14 : 25 juin

Une superbe journée de vélo commencée et finie sous le soleil. Entre les deux j’ai bien eu une heure de pluie battante et deux heures avec un fort vent de face, mais pour la Norvège en juin 2014 on peut d’ores et déjà dire que la journée a été belle.
J’ai quitté Sotermoen un peu après 8h avec un bon petit déjeuner pris au soleil devant ma hytter. Au départ la route est vallonnée mais sans réelle difficultés. Je croise plusieurs rivieres qui doivent contenir des truites de belle taille. Ce matin dans la cuisine du camping il y avait une pêche de 10 truites farios qui faisaient toutes entre 30 et 40 cm.
J’ai ensuite droit à trois belles montées qui au total me prennent deux bonnes heures. Mais le cycliste est en forme et tout se passe bien avec quand même quelques suées. La troisième me ramène au niveau des restes DD nette et c’est là qu’il commence à pleuvoir.
Une longue descente que j’aborde avec prudence car la route est fortement mouillée. J’ai habillé mon vélo et mis mon grand imperméable rouge. Heureusement mes freins fonctionnent bien et me permettent de ne pas dépasser les 30 km/h.
Je décidé de quitter la route E6 pour la 825. Plus petite elle doit me permette d’avoir moins de circulation et comme elle longe la mer elle doit être jolie. Le choix s’avèrera judicieux même si ma carte ne m’y indique aucun camping. Mais la pluie redouble d’intensité, il me faut trouver un abri. Ce sera sous un balcon à la sortie d’un village. Je profite de l’abri pour manger un morceau. Lorsque le vieux propriétaire me voit en allant bricoler dans son garage devant llequel je me trouve, il va me chercher une chaise et un café bien chaud. Par contre il ne parle que norvégien et je ne comprend rien au long discours qu’il me tient. Mais il a l’air si content que quelqu’un l’écoute…
Je redémarre lorsque la pluie se calme mais rapidement elle redouble et je dois remettre tout mon équipement. Mais devant mol le ciel est plus clair et me laisse espérer une accalmie qui arrive 30 minutes après. J’en profite pour marquer un nouvel arrêt pain confiture. Un panneau informatif l’indique un camping dans une quinzaine de kilomètres alors que mon compteur indique 68. Je dois y être avant d’avoir fait 85 km. En fait à l’arrivée j’ai fait 92 km en 6h25 de vélo. La fin est dure, un peu la fatigue, un peu la durée de l’étape, un peu le vent de face qui ne me fait pas de cadeau. Mais je suis maintenant logé au chaud et l’étape a été belle.

J 13 24 juin

Je suis a Sotermoen après 75km en presque 5h. Étape sans beaucoup d’intérêt. Quelques rivières et beaucoup de sommets enneigés et des forêts de bouleaux.
La nuit a été difficile car le froid m’a réveillé plusieurs fois. La sortie du duvet vers 7h manquait de conviction. Le froid, le ciel totalement bouché… Mais après un bon café et quelques tartines la machine est repartie. La tente pliée et les sacoches remplies je peux charger le vélo et démarrer. 2km et je retrouve la E6. Vers 8h elle est pratiquement déserte mais ça ne durera pas. C’est la grande route qui remonte toute la Norvège, les touristes et les camions y sont nombreux mais ils me doublent bien au large ou attendent sagement derrière moi si un véhicule arrive dans l’autre sens. L’étape a été moins dure que prévu. J’ai bien eu de nombreuses montées mais il n’a jamais été question de faire de la marche a pied. La forme est sans doute entrain de venir. Demain soir je devrais être à l’entrée des îles Lofoten.

J12 23 juin

78km en 4h40 encore une jolie étape. Au départ je craignais cette étape avec une traversée montagneuse entre deux fjords et une fin d’étape où je quitte le bord de la mer pour partir à l’intérieur des terres.
En fait tout s’est bien passé. Réveil classique à 5h, lever 7h et départ à 8 h30. Le ciel est moins bouché que les jours précédents et une grande partie de l’étape se déroulera sous le soleil. Au départ la température est de 10 degrés. J’attends un moment l’ouverture d’un supermarché car mon sac de nourriture est vide. J’achète deux pains, de la confiture, du fromage et de la charcuterie, de quoi tenir deux jours car il me reste des pâtes et du café. Quelques kilométriques plus loin je trouve un distributeur d’argent dans une station service.
30 km faciles pour arriver à l’extrémité du fjord, 8km d’une montée calme et 10 km en suivant une rivière pour arriver à Norsjosbon dans un nouveau fjord. En route j’ai croisé trois cyclistes, une jeune norvégienne et un couple de tchèques. En route j’ai eu 15 minutes de pluie et une heure de route mouillée.
Vers 12h30 repas hamburger, c’est chaud et avec un coca ça change de l’ordinaire.
Ma route continue par 12km le long du nouveau fjord. Après quelques kilomètres un automobiliste s’arrête pour me parler. Il m’explique qu’à côté de la grosse E6 il y a une petite route parallèle réservée aux cyclistes et pour aller à mon camping 15km plus loin il me conseille de laisser la E6 pour une petite route peu fréquentée. Ses conseils s’avèrent excellents, j’ai bien un peu de mal à trouver un embranchement, mais il me suffit de continuer pour arriver sur les rives du lac où doit se trouver le camping repéré sur ma carte. En contournant le lac je croise un cycliste français qui va au cap nord.
Le camping est du stile résidence secondaire avec beaucoup de constructions ajoutées aux caravanes. Rien à louer en dur, mais je peux planter ma tente et utiliser douche et cuisine.
Tente plantée dans de la belle herbe,il faut décharger le vélo d’en sortant de chaque sacoche ce qui sera utile. Douche puis lessive. Le linge mouillé est étendue sur une ficelle qui relie ma tente et résidence-palais on vélo. Avec le vent et le soleil tout est sec en deux heures.
Bouger, une heure de sieste et je suis entrain d’écrire dans la cuisine. Elle est sommaire avec une seule chaise et pas de table, mais Elle fournit quand même de l’eau chaude et un appareil de chauffage. En fait pour manger une seconde chaise trouvée dans une douche me servira de table.

J 11 22 juin

Premier réveil à 5h sous une pluie fine. Lever à 7h pour un départ à 8. Le ciel est gris mais il ne pleut pas. J’ai trois campings en vue à 11, 50 et 90km. Je verrai en fonction de la forme et de la météo.

En ce dimanche matin la circulation est nulle. La route longe la mer, souvent à l’horizontale elle est très roulante. J’aurai bien quelques montées mais rien de difficile. En plus il souffle un petit vent favorable qui aide bien le cycliste. Parfois un peu de pluie me rappelle où je suis, mais rien de grave et je ne mettrai jamais mon imperméable. Il fait aussi moins froid et sous mon anorak je n’ai plus qu’une polaire. Par moment j’ai mis mes gants, signe d’une chaleur relative.
16km après 1h et 34 après 2. Ça avance bien

À midi je suis au niveau du deuxième camping au fond d’un bras secondaire du fjord. Repas de midi banal avec pain saucisson fromage et confiture. Même s’il recommence à pleuvoir je décide de continuer car il est tôt et je me sens en forme. En repartant je vire à 180 degrés et je prends le vent de face. Deux tunnels de 3,2 et 2,4 km m’abritent un moment. Face au vent je roule sur le plat à 13 km/h mais le bord de la route côté vent est souvent boisé ce qui m’offre un abri.

Après une vingtaine de kilomètres je vire à nouveau de 180 degrés pour retrouver un vent favorable. Les kilomètres passent vite. Mon compteur indique 80 puis 90 et à 99 je trouve un camping. Immense et peu agréable mais ma hytter est spacieuse et pourvue d’un réchaud, ce soir je mange chez moi.
Le fjord que je suis depuis ce matin fait environ 150km de long. Les rives sont en général pentues et boisées avec des restes de neige qui parfois touchent la mer. J’ai vu quelques élevages de saumons et quelques petits séchoirs à mordues. Peu de bateaux sur l’eau.

De la fenêtre de ma hytter située à 10m de la limite de la marée j’ai une vue magnifique sur le fjord et un bateau qui danse accroché à son ancre.

Je suis à Skibotn après 99 km de pédalage en 5 h 40, une jolie étape.

J 10 21 juin

Journée au camping, la température est remontée à 6°C alors qu’il faisait 4 °C dans l’après-midi.
A 9h après mon petit déjeuner la pluie est toujours là. A 10h rien n’a changé et à 11h je décide de ne pas bouger.
Journée calme ponctuée de repas, de sudokus, de regards sur la carte et de tapes de ces textes. Je ne suis pas expert de la tablette et écrire me demande beaucoup de temps. Je suis quand même en progrès et si je tape toujours avec un doigt, de la main gauche, j’ai compris ou plutôt senti qu’il suffit d’effleurer les touches, la tablette n’est pas une machine à écrire! Je commence aussi à utiliser les mots qu’elle me propose. La pluie a cessé depuis 15h. Demain je roule!

J9 20 juin

J’en suis toujours à attendre une météo un peu clémente. Aujourd’hui il a plu tout le jour et souvent fort, sauf entre 15 et 17h. Pour passer un petit col ( +300m environ ) elle se transforme en neige. Avec un fort vent de face elle me fouette le visage et je dois quitter mes lunettes qui ne sont pas munies d’essuie glaces. Un peu de descente et je retrouve la pluie.
Hier après midi la pluie a été moins forte et moins continue, j’ai un peu regretté mon arrêt de bonne heure. Par contre la température ne dépasse jamais 5 degrés. Aujourd’hui pas de regrets ! J’ai quitté mon camping un peu après 8h car j’ai un supermarché en vue à 12 km et il n’ouvre qu’à 9 h. Au départ je fais le tour d’une immense baie et je me retrouve face à un vent violent, bien sûr toujours sous la pluie.
Les courses sont classiques, l’auvent à l’entrée du magasin m’offre quelques minutes à l’abri.
A la sortie de la petite ville un abribus me permet un arrêt restauration. Avec le froid et la pluie j’ai besoin de carburant. J’attaque ensuite la traversée d’une nouvelle péninsule. Le feu rouge d’un chantier me bloque un long moment au début de la montée. Sans être trop raide la montée est soutenue et il me faut une heure pour faire un peu plus de 6km. Le dernier kilomètre est plus dur car il y a trois stocks de sable sans doute bien utiles en hiver, pour moi c’est marche à pied.
Au col je trouve un abri précaire, j’y discute 5 min avec deux français, le thermomètre extérieur de leur véhicule indique deux degrés. Je profite d’être à l’abri de la neige pour manger. Dans ces conditions tout est long et difficile car il faut quitter le casque, les gants, enlever la housse qui protège le chargement. Il faut encore détacher le sac puis l’ouvrir avant de commencer à chercher le pain et la confiture. Mais manger fait quand même du bien. Avant de repartir il faut tout refaire à l’envers, fermer ce que l’on a ouvert, mettre ce qui a été quitter…
En repartant dans la descente je suis littéralement congelé et je décide de m’arrêter au prochain camping. Quelques instants d’accalmie me permettent un arrêt bienvenu sur un parking au bord de la mer. Aujourd’hui j’ai croisé plusieurs cyclistes, les bonjours sont chaleureux, ils me semblent peu affectés par les conditions. A la cuisine du camping je discute avec un jeune Italien qui a fait 100 km dans la journée. Pour moi c’est 32 après les 35 d’hier.
Comme souvent il faut téléphoner pour avoir une personne à la réception du camping, mais la dame est rapidement là et cinq minutes après mon arrivée dans le camping je suis à l’abri. Dans ma hytter je monte le radiateur qui est au minimum, une douche bien chaude et des habits secs. C’est presque le paradis.
Repas dans la cuisine suivi de deux heures de sieste où je dors bien au chaud dans mon duvet. Message à Marylène puis goûter et il est 18h. Au chaud le temps passe vite. La météo semble mauvaise pour encore deux jours. Si demain matin il pleut je reste ici.

J 8 19 juin

Petite journée de 35 km. Réveil à minuit pour faire une photo du soleil mais le ciel est bouché. Ce matin à 6h il neige ! Départ à 7h sous la neige. le cycliste est en forme 2 km de col facile ! Descente prudente, la neige devient pluie. Je roule avec 2 polaires, anorak et gants. La campagne et la mer sont jolies mais la visibilité est faible. Je m’arrête au 3eme camping sous une pluie battante avant un nouveau col. Je suis au chaud avec un bon moral et les jambes en forme. Je suis logé au chaud après 32 km en passant un col sous 2°C.

J 7 18 juin

Je suis arrêté pour la nuit en altitude au milieu des restes de neige. Mon lit de ce soir est un peu chicos mais le cycliste était fatigué et l’auberge bienvenue, aujourd’hui presque pas de pluie, parfois du soleil mais aussi 20 km avec un violent vent de face. 62km en 5 h15 c’est peu mais je finis fatigué. La moyenne de 11 km/h montre que l’étape a été dure. J’ai reverse trois péninsules avec chaque fois une. La première facile, 30 minutes est elle est derrière moi, la deuxième m’a demandé un peu plus de une heure. Pour la troisième je suis presque au sommet après 1h30 d’effort. La pente raide et le vent fort m’ont parfois transformé en piéton. Dans ces pentes raides le piéton monte a 5km/h alors que le cycliste est à 6. Hormis la fierté du cycliste la marche à pied n’est donc pas un problème.
Les paysages sont spongieux avec une cote découpée à l’infini. C’est une suite de fjords, îles presqu’iles, caps. La côte est rocheuse et je roule rarement au niveau de la mer. Elle est aussi plus habitée avec des villages des campings et quelques commerces.
En deux jours j’ai fait 150km je devrais être à l’heure aux Lofotens jeudi prochain.
360km en une semaine, c’est la plus petite distance depuis que je voyage. Je n’ai pas parlé de la température qui reste basse. J’ai passé la journée avec pantalon long, polaire et anorak.

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Claude à vélo