J6 17 juin

Aujourd’hui j’ai le wifi dans ma hytter.
Enfin une journée normale de vélo. Levé à 6 h je suis sur la route à 7h. Le temps est correct, moitié nuages et moitié ciel bleu. La température est elle aussi correcte. Il me faut une heure pour traverser Alta et repasser devant le musée ou je suis venu hier. En ville je croise beaucoup de cyclistes, des enfants qui vont a l’école mais aussi des adultes,  nous roulons tous sur des pistes cyclables. 15km la première heure c’est encourageant car ces derniers jours j’ai roulé en général a une moyenne de 10km/h, peu après je roule sur une route neuve ou tunnels et ponts remplacent les virages de l’ancienne route. Il faut dire que je roule sur la E6 la grande route qui va du sud au nord de la Norvège. Pendant 50km ma route fait le tour par l’ouest de l’immense baie d’Alta. Les montages sur l’autre rive sont escarpées et blanches de neige. Je mange régulièrement toutes les deux heures, pain chocolat, fromage et bananes. Un petit vent me pousse mais il devient défavorable lorsque je tourne presque à 180 degrés pour entrer dans l’Altafjord. Le soleil du matin a disparu et sur les montages au fond du nord des nuées apparaissent. La pluie n’est pas loin. La fatigue se fait sentir et je marque vers la fin un arrêt chaque heure. Et c’est la découverte du panneau espéré depuis quelques kilomètres : camping à 1 km. Sur ma carte je sais où il est car elle l’indique mais sur la route c’est autre chose et de temps en temps un terrain a disparu. La réception est fermée mais après quelques minutes de patience je peux occuper la hytter 3. J’y mets en marche le radiateur et c’est la routine de l’arrivée avec douche, lessive et repas. Le fjord est étroit et beau mais la visibilité est faible avec une pluie de plus en plus forte. La route n’est plus le désert de ces derniers jours, j’ai traversé quelques villages dignes de ce nom avec des maisons fortement colorées. L’activité sur la mer est faible. J’y ai simplement vu un ferry et quelques élevages de saumons. J’ai fait aujourd’hui 87km en 5h45.enfin une journée de vélo presque normale!

J5 le 16 juin

Le soleil brille maintenant mais je viens de pédaler une heure sous la neige. Depuis ce matin le temps évolue rapidement, une heure de soleil suivie d’une heure de neige. Le sol blanchit sous la bourrasque puis la neige fond quelques minutes après. Journée calme, lever à 8h30. Sous un ciel gris, on voit sur la mer que la bourrasque arrive. Petit déjeuner sympa dans la cuisine du camping, il y fait chaud, des tables et des chaises sont à disposition ainsi qu’évier et cuisinière. Départ pour la ville ou j’ai tiré de l’argent. Le distributeur s’exprime en français ! Ensuite arrêt course, il me faut un peu d’avance car demain je ne sais pas où je dors. Ce soir nous sommes 7 cyclistes dans le camping, les 6 autres ont pédalé aujourd’hui, parfois sous la neige. Tous partent vers le Cap Nord. Demain je fais comme eux, je roule.
Pendant 2 heures j’ai visité le site de gravures rupestres. Situé au bord de la mer dans un cadre magnifique il présente des gravures rupestres vieilles de 6000 ans pour les plus anciennes. Moment émouvant à imaginer nos ancêtres en train de graver la pierre dans un paysage vierge de toute trace humaine ou presque. Les gravures sont d’une simplicité magnifique.
Au retour je me suis arrêté en ville pour compléter mon équipement avec un pantalon spécial Norvège et des gants. Je suis équipé pour affronter la fin de l’hiver local. Ici on ne pense pas que l’été est dans 10 jours, sauf la nuit où la lumière s’obstine à ne pas disparaitre. J’ai fait 40km aujourd’hui, pas mal pour un jour de repos.

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J4 15 juin

Aujourd’hui 300 km en bus.

Au départ le temps est gris avec du vent mais sans pluie.

Ce matin je quitte le camping à 9h pour un bus à 11h. J’ai le temps de regarder les pêcheurs sur la Tana et de voir attraper un saumon. Ils sont en barque dans le courant avec deux cannes calées et ils rament vers l’amont pour descendre moins vite que le courant et tendre la ligne. Quand un saumon et accroché ils le suivent en se laissant dériver. Quand le poisson est dans le bateau le moteur leur permet de remonter un kilomètre et de recommencer.

Le voyage en bus s’est bien passé même si j’ai changé deux fois de bus avec tout mon chargement.
A Kaprajsok la pluie est mêlée de grésil.

Sur le bord de la route la neige, des lacs gelés…

Sur le plateau avant Alta le bus met les essuie-glace pour balayer la neige. Dehors il fait 1 °C.

J’ai rencontré des cyclistes qui venaient du Cap Nord, comme moi ils ont pris le bus à cause des conditions atmosphériques.

Le 1er camping d’Alta est à l’abandon, un peu plus loin je retrouve le camping où on avait dormi. Je suis au chaud pour 2 nuits !

Demain je vais voir les gravures rupestres.

J3 14 juin

Lever à 6h après un premier réveil à 3h. J’ai gardé ma cartouche de gaz une heure dans mon duvet mais je n’ai droit qu’à une flamme timide et brève insuffisante pour obtenir un café. Je roule sans avoir froid à 7h. J’ai enfilé deux polaires et mon anorak en goretex. La nuit dernière la pluie m’a réveillé deux fois mais ce matin la route est sèche et le vent faible. Mais il fait très froid, les montées restent dures et rapidement la pluie est de retour. Mais j’avance régulièrement, environ 11 km pour une heure sur le vélo. La région est un vrai désert, depuis Kirkenes je n’ai pas vu un bistrot ou un magasin. Un peu avant Tana je mange un morceau sur un parking quand une camionnette s’arrête, la conversation s’engage en anglais et le conducteur m’indique un camping pas trop cher à l’entrée de Tana. J’y suis logé en dur pour 40€ mais c’est nécessaire après la nuit dernière,
Pour sortir de cette zone désertique je prends demain matin le bus pour Alta. C’est un saut de 350 km mais j’en ai parcouru 200 en 2012 et c’est encore le désert.

J2 13 juin

A mon réveil la pluie est finie et la route sèche. Mais dès que je démarre je suis agressé par un fort vent de face qui va durer tout le jour. Il me faut 4h30 de vélo sur 6h pour arriver à Sandvik où ma carte indique un camping. Il est a l’abandon. Je frappe aux portes des 4 maisons du village. Il n’y a personne. Je décide de m’installer dans le camping. Peu après arrive une voiture, j’ai l’autorisation d’y passer la nuit, je m’installe à l’abri du vent derrière une remise. Un thermomètre indique 6 degrés. Impossible de manger chaud ou de boire un café car il fait trop froid pour que mon réchaud fonctionne. L’après-midi passe rapidement sous la lente car je dors pendant deux heures. Repas du soir froid… Pour la nuit je m’enfile tout habillé dans mon drap en soie puis dans le duvet. Et je n’ai pas froid.
La route a été monotone malgré d’incessantes montées. Paysage de collines rocheuses et de fonds tourbeux. Pas un seul renne. J’ai seulement croisé une rivière avec des pêcheurs en action. Deux places et quatre pêcheurs avec un bon feu pour les deux qui attendent leur tour.
Une journée dure pour peu de kilomètres

J1 : jeudi 12 juin

Départ à 9h30 vers la frontière russe. Elle est interdite aux piétons et fermée la nuit.

J’ai ensuite 20 km pour Kirkenes. La route est difficile avec beaucoup de longues montées suivies de courtes descentes. La ville est piétonne et pleine de touristes. Je n’ai pas trouvé l’Office de tourisme mais j’ai de l’argent du gaz et de la nourriture.

A la sortie de la ville quelques gouttes de pluie m’accompagnent. Je repasse devant l’aéroport où je suis arrivé hier et c’est un peu le vrai départ. A 12h30 je retrouve la mer sous un ciel de plus en plus gris et mon repas se termine sous la pluie. Je protège mes sacoches, enfile une veste imperméable et passe deux heures sous la pluie. Il ne fait pas froid mais le relief reste dur. Je finis par arriver a Nelden où j’espère me loger en dur. Un hôtel se présente, il est cher mais le patron me propose  une chambre dans un autre bâtiment a un prix correct. Les douches sont communes mais je suis le seul occupant et il y a une cuisine où mon vélo est à l’abri. Une bonne reprise avec 60km et une météo et un relief difficiles.

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En avion vers Kirkenes

La journée a été longue car pour éviter un blocage des aéroports par les taxis en grève nous avons quitté Gap mardi à 21 h pour arriver à Nice mercredi à 1 h du matin. 5 h de sommeil dans  la voiture puis 5 h a attendre avant de commencer les formalités.

Une mauvaise surprise ! Je dois récupérer mes bagages à Oslo pour les passer en douane. Deuxième problème j’ai 3 bagages et je n’ai droit qu’a un. La dame du guichet nous prête un rouleau de scotch et bientôt je n’ai plus qu’un bagage ! Pour 60€ mon vélo prend le même avion que moi. Un peu avant midi Marylène peut reprendre la route de Gap.
Deux heures d’avion et je suis a Oslo. Mon bagage met 15 min pour arriver, mon vélo arrive 25 min plus tard à un guichet spécial gros bagages situe à 300 m du précédent. Pour embarquer vers Kirkenes je dois monter d’un étage, le carton du vélo sur son charriot ne passe pas à la porte de l’ascenseur… Il me faut trouver le guichet des bagages spéciaux, repasser au contrôle de police et j’arrive à la porte 24 dix minutes avant l’embarquement. Ouf je suis dans l’avion pour Kirkenes avec mes bagages !

Le soleil brille et la température à l’arrivée est de 9 degrés. 20h30 je suis dans ma chambre d’hôtel avec mon vélo et mon bagage. C’est génial. Je suis a moins d’un kilomètre de la frontière russe. Le temps est nuageux mais bien sûr il fait totalement jour.

Claude

depart

Bonjour tout le monde !

Pelleautier, lundi 9 juin 2014

 

Dans 2 jours je serai en route pour Nice d’où un avion me conduira à Oslo puis à Kirkenes. Le but de mon voyage aérien est situé à l’extrémité nord-est de la Norvège à quelques kilomètres de la frontière avec la Russie.

Lendemain jeudi 13 juin, je commence à pédaler. Alta est à 500 km et les iles Lofoten 600 km plus loin. Je dois y retrouver pour quelques jours Marylène et un couple d’amis. Ils viennent en Norvège pour 15 jours et je passerai une semaine avec eux. Repos, visites, balades; pêche à la morue et soleil de minuit sont au programme.

Quelques heures de bateau me permettront de retrouver le continent à Bodo. Je dois ensuite faire 700 km sur la D17 qui suit la côte jusqu’à Trondheim. C’est vers le milieu de ce tronçon que je dois traverser le cercle polaire. Je serai en voyage depuis environ un mois, 30 jours sans nuit car si le temps est clément, j’aurai eu droit au soleil de minuit chaque soir.

Pour arriver à Bergen puis Stavanger je croiserai de nombreux fjords que des bacs me feront traverser. A quelques kilomètres de Stavanger le rocher du Petreskolen qui domine le Lysefjord de plus de 600m pourrait marquer la fin du voyage avec environ 3500 km au compteur. Mais le terme de ce voyage n’est pas définitif pour le moment. En fonction de la forme, de la météo et de mes envies, ce sera Stavanger, ou avant, ou Oslo, ou Göteborg, ou… Ce qui est sûr c’est que je ne rentrerai pas à Pelleautier en vélo. Le kilométrage est trop important et en 2012 j’ai déjà traversé la France, l’Allemagne et le Danemark.

Je n’ai pas pédalé depuis environ 1 mois mais j’ai fait 4000 km depuis juin 2013. Je suis sûr que cet entrainement sera suffisant pour profiter de ce voyage qui s’annonce beau, varié, en un mot excitant.

Claude

PS pour le moment la météo s’annonce belle, un peu froide pendant 3 jours, mais pratiquement pas de pluie sur la période des prévisions.

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Claude à vélo