Jour 14 jeudi 4 août

Turnu Magurele à Bechet. 80 km en 5 h 6 min
Après une journée de repos et avec un vent léger mais redevenu favorable, les cyclistes ont retrouvé forme et moral. La semaine se termine avec 476 km ce qui est correct.
Ce matin le petit déjeuner n’est servi qu’à partir de 7 h, le réveil sonne donc à 6 h 45. Hier nous avons dormi de 11 à 13 h puis de 15 à 19 h, mais la nuit à été bonne pour tous les deux, signe que nous avions vraiment besoin de repos. Le service est lent et le départ à vélo ne se fait qu’à 8 h 20. On sent tout de suite que la journée sera bonne. Le vent nous pousse, la route est en bon état, la campagne agréable et les villages vivants. La chaleur est là mais reste supportable. À midi nous avons fait un peu plus de cinquante kilomètres, trente après le repas, c’est une formalité.
À Bechet la Casa Verde nous accueille pour la nuit. La ville est petite mais une fois de plus l’indication du guide est bonne, le logement espéré existe bien.

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Jour 13 mercredi 3 août

Étape de 31 km entre Lisa et Turnu Magurele. Les cyclistes sont fatigués et dans un vent à nouveau défavorable ils décident rapidement de faire de cette journée une journée de repos. À 10 h 30 nous sommes logés et nous commençons notre séjour dans un immense hôtel qui date de l’époque communiste par deux heures de sieste où nous dormons tous les deux, bercés par une clim qui nous donne une température confortable. J’écris au restaurant où je viens de manger une soupe et un blanc de poulet pané avec des frites.
La route est toujours un peu difficile, les villages ne sont jamais dans la plaine le long du fleuve, et notre route ondule au gré des collines. Rien de méchant mais suffisant pour ralentir des cyclistes chargés.
Hier en discutant avec Pedro, Corina et un couple de leurs amis j’ai de nouveau entendu des regrets par rapport à l’époque Ceaucescu qui est pourtant terminée depuis 1989. Ils regrettent l’époque où tout le monde avait du travail, l’époque où les salaires étaient les mêmes pour tous, l’époque où on ne devait pas partir travailler en Espagne. En même temps nos hôtes sont ceux qui sont revenus et ont bâti une belle maison au pays. Un de leurs amis nous disait la difficulté de passer un mois de vacances en Roumanie et onze mois en Espagne loin des siens. À méditer.

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Jour 12 mardi 2 août

Une belle journée de vélo mais une faible moyenne de l’ordre de 13,5 km/h.

Levers à 6 h nous avons commencé à pédaler un peu avant 7 h pour profiter de la fraîcheur matinale. Mais un vent régulier souffle face à nous. Il est toujours un peu désespérant de rouler face au vent, on a l’impression de forcer sans avancer. En plus la route est en mauvais état. Un peu de pavés, des kilomètres de dalles béton disjointes, et une route avec beaucoup de trous dans un mauvais goudron. En positif la route est plate car cette fois nous roulons dans la vallée.
Le petit déjeuner à été pris dans notre chambre sur nos provisions et notre départ matinal fait qu’à midi nous sommes à Zimnincea avec 62 km au compteur. Nous bataillons un peu pour trouver un restaurant où nous rencontrons un jeune roumain qui se déplace à vélo. Mais ce qu’il raconte, des étapes de 180 à 200 km par jour, est difficile à croire.
Même si la chaleur n’est pas intense la fin de l’étape est un peu difficile, mais tout finit par arriver et à 15 h 30 nous sommes à Lisa. C’est un tout petit village où je vois mal un hôtel. Un homme est assis, j’engage la conversation en anglais, comme d’habitude. Négatif mais il me semble que ce qu’on me dit a des intonations espagnoles. Je change de langue et le miracle s’accomplit, on se comprend en parlant la même langue. Il n’y a pas d’hôtel mais une famille loge des touristes. Et il se propose de m’y accompagner. 5 minutes plus tard nous sommes logés. Pedro et Corona parlent aussi espagnol. Ce sera 100 leis chacun en demi-pension. Nous sommes dans la maison au milieu de la famille qui compte trois enfants. Nous manquons un peu d’indépendance mais c’est une belle expérience.

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Jour 11 lundi 1 août

Calarasi Giorgiu 80 km en 5 h 10
Giorgiu est sur le Danube en face de la ville bulgare de Ruse. En arrivant dans la ville j’ai demandé à un homme s’il connaissait un hôtel dans le quartier. Il nous en a indiqué un en souhaitant que la climatisation fonctionne car il fait très chaud. Il nous a annoncé 37 degrés… En buvant beaucoup et en s’arrêtant toutes les heures on arrive quand même à rouler.
Ce matin on a fait 53 km et après le repas il n’en restait que 25. La route n’est toujours pas dans la vallée et elle nous réserve quelques côtes. Mais nous avons passé le cap des 700 km et la forme vient tranquillement.
À un arrêt photo un paysan passe avec un seau de prunes, évidemment il nous le présente et insiste pour que nous nous servions. Repas de midi classique devant une épicerie. Nous y faisons quelques courses et mangeons sur une table à l’ombre à côté du magasin.
La campagne est très sèche, les maïs souffrent car ils ne semblent pas irrigués.
Pour nous la vie en Roumanie est peu chère. Une bière pression se paie 5 leis soit 1,2 euros, au restaurant on mange pour 5 euros. Mais il ne faut pas oublier qu’ici le salaire minimum est de 200 euros.
Demain nous continuons à avancer vers l’ouest.

Jour 10 dimanche 31 juillet

image imageCe matin le réveil est à 7 h, comme le petit-déjeuner. Dans la salle du restaurant nous sommes les premiers. Le choix est vaste et le service est fait par un serveur en costume et nœud papillon. Le café est bon, les œufs au plat sont froids mais nous repartons rassasiés.
À 8 h nous pédalons vers la sortie de la ville. À 8 h du matin et un dimanche, la circulation est faible et c’est bien pour nous.
Quelques kilomètres et nous quittons la grande route qui va à Bucarest. La circulation devient faible sur une route plate où les villages sont très proches les uns des autres. Les maisons ne sont pas riches mais on les sent vivantes et accueillantes. Partout des jardins avec des légumes et des arbres fruitiers. La route a de très larges bas côtés qui sont souvent très plantés de fleurs mais aussi de légumes et même de luzerne.
Nous avançons régulièrement à un peu plus de 16 km/h et à midi nous avons parcouru 54 km. Pas de resto en vue mais une épicerie nous offre de l’ombre et une table. Nous achetons deux bières, deux litres d’eau et quelques courses qui complètent ce que nous avons et c’est un repas banal avec pain, saucisse, fromage et chips.
Avant de manger nous avons durant quelques kilomètres fait la course avec un couple de Roumains. Nous les avons doublé, ils se sont accrochés, on a accéléré. Pendant plusieurs kilomètres nous roulons à 25 km/h sans jamais réellement les distancer. Lorsque nous nous arrêtons pour manger, Jean discute quelques instants avec eux. Ils sont de la région et se promènent.
Arrivés à Oltenita nous cherchons un hébergement. Quelques hésitations, quelques demandes et un cycliste nous accompagne jusqu’à l’hôtel que nous cherchons.
Une bonne journée, en 4 h 30 nous avons parcouru 75 km sans trop de fatigue.

Jour 9 samedi 30 juillet

imageHier dans la matinée nous avons subi notre première sérieuse attaque de chiens. À l’entrée d’un village un troupeau de moutons quitte la route. A notre passage un chien blanc style patou anorexique s’en détache et fonce sur nous en aboyant. Instantanément une dizaine de chiens sont sortis de partout, babines retroussées et dents bien visibles. Une forte accélération les a découragé, mais les plus proches étaient à moins de deux mètres de mes mollets. Dans la matinée nous avons croisé deux Français qui terminent la descente du Danube à Constanta. Chacun avait un bâton sur son porte bagages, mesure efficace d’après eux.
Ce matin réveil à sept heures car l’étape n’est pas longue. La cuisine nous permet de préparer un café matinal bienvenu. La route qui se présente devant nous est plus calme que les jours précédents même s’il reste encore quelques faux plis, pardon quelques côtes, que nous négocions avec énergie. Nous croisons d’immenses vergers qui semblent financés par l’Europe. Vignes, pommiers, abricotiers et cerisiers… Nous entrons rapidement dans un monastère avant de poser les vélos à Ostrov pour le repas de midi.
Encore 10 km et nous touchons la Bulgarie. La gauche de notre route est bordée de barbelés. Nous avons fait le choix de rester en Roumanie où la route qui longe le Danube semble plus facile. À l’entrée de Silistra nous prenons un bac pour traverser le fleuve, quelques minutes de navigation. L’homme qui gère les véhicules a le temps de me montrer un groupe de piétons Roms et de m’expliquer que la Roumanie, la Bulgarie, la France c’est l’Europe, mais que eux, les Roms n’en font pas partie.
Après le bac Calarasi est à 10 km. Une formalité. Par contre difficile de trouver un hôtel et nous finissons dans un hôtel chic qui a quand même une place pour nos vélos. 69 km en 4 h 50.

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Jour 8 – 29 juillet

IMG-20160729-WA0002Cernavoda à Ion Corvin. 46 km en 3 h 45
Étape courte car nous sommes arrêtés à 13 h. Devant nous il y a un autre hébergement possible à 8 km et rien ensuite pendant 50 km. Nous avons joué la sécurité et cet arrêt précoce nous permet de faire une grande lessive. Notre location est dans une maison  constituée de deux chambres et une cuisine et nous y sommes seuls.
La nuit dernière à Cernavoda nous avons dormi, mangé le soir et le matin pour 178 leis soit environ 40 euros. Évidemment pour deux et compris les quatre bières que nous avons bues.
Ce matin nous avons fait l’ouverture du petit-déjeuner à 6 h 30. Café, pain, confiture,fromage et yaourt. À notr
e départ vers 7 h 30, la brume enveloppe la ville. Un arrêt au centre-ville nous permet de tirer de l’argent dans un distributeur qui s’exprime en français. Nous traversons ensuite le canal qui relie le Danube à la Mer Noire et c’est rapidement la sortie de la ville.
Nous roulons aujourd’hui dans un paysage de collines plus marquées où la vigne est la culture principale. Les parcelles sont souvent irriguées au goutte à goutte, des gens y travaillent et nous avons croisé un agriculteur qui partait sulfater avec un pulvérisateur por
tatif comme le mien.
Sur la route nous avons eu de beaux paysages, le Danube s’est enfin montré dans sa grandeur et en roulant le long d’un affluent nous avons eu quelques kilomètres de paradis cycliste : route plate, calme, verdure et fraîcheur. Mais ce matin nous avons aussi eu notre lot de montées. Les cartes qui décrivent notre itinéraire nous les annoncent mais !es gravir reste toujours un moment fort pour le cyclisme. Lorsque la pente atteint 10%, ce qui est souvent la norme ici, je monte à 5 km/h. Il faut 12 min pour faire un kilomètre et environ 30 min pour certaines montées. ça laisse le temps de voir le paysage !
Jean dort à côté de moi et je crois que je vais en faire autant.

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Salle de restaurant d’hier soir.

jour 7 jeudi 28 juillet

Entre Harsova et Cernavoda nous avons fait 57 km en 4 h 30.
Nous avions prévu une étape courte en regardant le descriptif de la route et nous avons bien fait ! Ce matin pas de réveil donc départ tardif un peu avant 9 h. Le petit déjeuner, une omelette et un café, et quelques courses ont été vite expédiés. Avant de partir nous avons discuté avec un jeune français qui termine Eurovelo6 depuis Saint Nazaire. Presque 5000 km en 2 mois. Nous avons échangé quelques informations et chacun a poursuivi sa route.
Pour nous la journée commence sur la route entre Bucarest et Constanta. En Roumanie la vitesse n’est pas limitée sur les routes… 5 km et nous tournons à droite sur une petite route beaucoup plus calme. Nous roulons dans la vallée du Danube mais très souvent nous montons dans les collines environnantes. La vue sur le fleuve y est en général jolie mais pour y arriver ça monte ! La plaisanterie se renouvelle un nombre de fois suffisant pour que ce soir les cyclistes soient un peu fatigués.
À midi nous avons mangé à côté d’un berger dont le troupeau de chèvres et de moutons chômait à l’ombre d’arbres sur la rive du fleuve. Contact amical et sympathique mais sans échange faute d’une langue commune. Le gardien d’un bâtiment voisin est venu discuter avec le berger. Il nous a quitté pour revenir avec deux bouteilles d’eau minérale congelées. Une pour le berger et une pour nous. Ils ont tous les deux accepté un biscuit.
Sous la chaleur la dernière montée à été dure. C’est décidé, demain matin nous essayons de partir à la fraîche.
Nous roulons depuis une semaine et en six jours de pédalage nous avons fait 452 km.

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Jour 6 – Mercredi 27 juillet

Une belle journée de vélo entre Mâcon et Harsova. 94 km en 6 h 15. La moyenne est meilleure car nous avons eu de longues portions roulantes dans la vallée du Danube. Levers à 6 h le petit-déjeuner est pris dans la chambre. À 7 h nous sommes au restaurant voisin où sont nos vélos. Un café et notre route commence par une montée raide dans Mâcon. Dans la journée nous aurons une dizaine de montées, certaines faciles mais d’autres longues ou raides. Pour moi il me semble que la forme est là. Dans les montées Jean me distance légèrement maïs ensuite je n’ai aucun mal pour revenir sur lui. Mon coéquipier se plaint un peu du dos et du mal aux fesses. Il faut dire que c’est son premier grand voyage et qu’il manque d’entraînement.
La campagne est agréable même si elle manque de variété. En nouveauté j’ai vu du soja fortement irrigué. Les villages sont toujours agréables et paisibles. Par contre c’est un peu le désert au ni eau commerces et à midi nous avons mangé sur les provisions du sac. On s’est aperçu qu’il faudrait un peu forcer sur les courses car nous avons mangé tout ce qui restait. Un homme est venu d’une maison voisine avec 2 l d’eau bien fraîche et un verre et il nous a servi. Devant notre évident plaisir à boire frais, il est revenu avec une autre bouteille et nous avons rempli nos bidons.
Nous avons croisé six cyclistes français qui roulaient en sens inverse de nous. 15 minutes d’échanges d’impressions. Sur les trois couples deux roulaient en tandem.
Ce soir nous sommes un peu fatigués et je crois que demain nous serons plus modestes.

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Jour 5 – Mardi 26 juillet

Après 2 jours de remontée vers le nord entre Constanta et Morighiol et 1,5 jour de déplacement vers l’ouest nous commençons à descendre vers le sud. Ce soir nous dormons à Macon ville située en face de Braila. Étape courte car il y a 90 km sans vraie ville et donc sans ravitaillement. 42 km en 2 h 50, la moyenne remonte un peu car nous avons eu une partie un peu plus roulante. Le fleuve est toujours au centre d’une zone marécageuse très large qui est souvent cultivée. Dans les villages les maisons sont entourées de vergers où dominent les pruniers et les cerisiers. Chaque maison à une tonnelle couverte de vigne et un jardin potager.
Par moments là circulation est un peu dense mais reste acceptable. La grande majorité des conducteurs respecte les vélos et double bien au large. Les champs de maïs et de tournesols sont immenses, les fermes doivent être grandes mais nous ne les voyons pas. Les gros tracteurs sont rares. Par contre nous croisons beaucoup de paysans qui avec une vieille charrette transportent un peu d’herbe ou quelques tiges de maïs.
Après le repas de midi pris dans un petit resto à côté de l’hôtel nous venons de faire deux heures de sieste. Il nous reste à faire quelques courses pour la route de demain et à continuer à nous reposer.

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